L’ancien président de la Cour Constitutionnelle fulmine contre l’idée de révision tous azimuts de la Constitution du Bénin. Robert Dossou dit ne pas comprendre ce qui justifie une nouvelle tentative de retouche de la loi fondamentale, seulement quatre années après la première sous le régime de la rupture. Il a donné sa position dans un entretien accordé à nos confrères de la Radio CAPP FM.
« Le caractère sacré de la Constitution est en train, à mon point de vue, d’être secoué » affiche d’entrée l’ancien président de la Cour Constitutionnelle. « Ici au Bénin, vu l’attachement que nous avons à la constitution, à notre constitution du 11 décembre 1990, celui qui veut toucher (à la constitution du Bénin actuel) ou il hésite beaucoup ou il plonge dans des astuces incommensurables pour pouvoir y toucher » énonce-t-il. A l’en croire, « Tous ceux qui ont précédé le régime de 2016 ont beaucoup hésité, ont tremblé et puis ont reculé » informe l’ancien bâtonnier. Seulement qu’après la révision de 2019, cette nouvelle tentative de toucher à cette constitution et « particulièrement au mandat du président de la république » est de trop pour susciter l’ire de maître Robert Dossou qui en dit son aversion : « J’ai toujours été opposé à toute modification de mandat en cours de mandat ».
S’agissant de la proposition de relecture faite par le député du Bloc Républicain (BR), parti de la mouvance présidentielle, Assan Seibou, l’ancien président de la Cour constitutionnelle se veut clair : « Il y a rien d’important dedans, rien du tout. J’ai lu et relu » s’indigne maître Robert Dossou. Selon lui, les petites corrections proposées par le député BR n’ont rien de significatif. « Il n’y a aucun problème. Je dis bien aucun, aucun problème qui demande qu’on modifie » martèle-t-il. Ce qui l’amène à conclure « On veut légaliser le glissement du présidentiel au présidentialiste. Et ça il faut le dire » alerte Robert Dossou, soupçonneux.
Arnaud ACAKPO (Coll)