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Nomination des Ministres Conseillers : Un espoir pour les partisans de Talon

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Après bientôt neuf ans d’exercice de pouvoir, le président Patrice Talon a décidé d’élargir la table pour que ses ardents partisans puissent enfin se servir. Mais malgré la création à cet effet du poste de Ministre Conseiller et la nomination de 12 personnalités, ils sont encore nombreux à attendre leur part de gâteau.

Quelles que soient les précautions prises par l’exécutif, la nomination le 11 décembre 2024 de 12 personnalités aux postes de Ministres Conseillers sonne comme une récompense politique et une mobilisation de troupe en vue des élections de 2026. Lors de sa rencontre habituelle avec la presse, le porte-parole du gouvernement n’a d’ailleurs pas fait mystère sur le rôle de ces ministres qui, a-t-il par ailleurs précisé, « ne sont pas des ministres ». « Ceux qui peuvent apporter aux plans technique et politique le feront… ceux qui peuvent apporter au plan politique seulement le feront », a déclaré Wilfried HoungbédjI.

La principale critique de partisans du président Talon est que celui-ci n’a pas, contrairement à l’ancien président Yayi Boni, impliqué un grand nombre d’acteurs politique dans sa gestion de l’Etat. A quelques exceptions près, les mêmes personnes sont restées aux mêmes fonctions politiques depuis son avènement en 2016. Ce qui, du coup, prive la grande masse de ceux qui ont mouillé le maillot pour contribuer à son élection.

Face à ce reproche, le chef de l’Etat avait répondu en rappelant qu’on ne change pas le cheval gagnant. Mais à mesure que l’élection présidentielle approche et que son camp a commencé à s’effriter, cette philosophie est en train d’évoluer. Les politiciens promus aux postes flatteurs de Ministres Conseillers sont d’ailleurs, pour la plupart d’anciens ministres, députés… qui peuvent être tentés de rejoindre un adversaire potentiel.

La stratégie du président de la République a été donc, non pas de changer, mais de maintenir les mêmes qui ont toujours travaillé avec lui et de leur adjoindre des politiciens dont certains peuvent avoir une grande capacité de nuisance s’ils continuaient à être ignorés.

Cela étant, le nombre de ceux qui attendent désespérément leur part du pouvoir reste élevé malgré cette initiative et beaucoup se mettent de nouveau à rêver. La politique est vue au Bénin comme un ascenseur social, un moyen de s’enrichir, ou à défaut, de sortir de la misère le temps d’un passage par une fonction politico-administrative. La fidélité à un leader se mesure à la volonté ou à la capacité de ce dernier de récompenser l’ensemble de ceux qui l’ont aidé à se hisser au sommet.

Créer des cabinets à chacun des 12 ministres conseillers aurait permis de repêcher des acteurs qui se révèleront utiles lors des élections. Malheureusement cela ne sera pas le cas. Mais même dans ces conditions, ceux qui attendent sont trop nombreux pour être tous casés. Que fera donc le chef de l’Etat pour ne pas décevoir les espoirs suscités par sa nouvelle initiative ? La question reste posée.

Pierre MATCHOUDO

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