Après le 1er mai 2024, voici le 22 mai. La marche annoncée par la Confédération Syndicale des Travailleurs du Bénin (CSTB) s’est tenue dans les rues de Cotonou. Malgré la forte pluie, les travailleurs ont fait de ce mouvement de protestation une priorité. Ils ont quitté la place de l’Etoile Rouge pour atterrir à la Bourse du travail. Tour à tour, les représentants de la ligue des jeunes, des femmes du marché, la présidente du comité de soutien aux exilés et détenus politiques se sont succédé au pupitre pour exprimer leur ras-le-bol.
« Camarades, je vous prie de vous applaudir d’abord ». C’est par cette phrase que le secrétaire général confédéral de la Confédération Syndicale des Travailleurs du Bénin a accueilli les manifestants qui ont daigné braver les intempéries pour protester. « Désormais au Bénin, nous avons gagné la liberté de manifestation dont nous a été privée depuis 8 ans » a dit Nagnini Kassa Mampo avant d’ajouter « Aucune loi ne peut interdire la liberté de manifester au Bénin » a-t-il réitéré.
Dans la déclaration, le secrétaire général adjoint de la Confédération Syndicale des Travailleurs du Bénin a listé plusieurs griefs à l’encontre du régime en place. Entre autres, « la loi fixant les conditions et la procédure d’embauche, de placement de la main d’œuvre et de la résiliation de contrat de travail, la loi portant exercice de droit de grève qui criminalise la grève pour les secteurs de la santé, du transport et des hydrocarbures, le statut général de la fonction publique, le code d’éthique et des valeurs de l’administration et autres ont rendu l’emploi précaire » a indiqué Norbert Kouton. Il a aussi rappelé la fermeture de certaines entreprises étatiques telles que Sonapra, Onasa, Ons, Sonacop et Bénin-Telecom avec pour corollaire le chômage.
« On meurt de misère »
De la multiplication des taxes au renchérissement des prix des produits de première nécessité, la situation sociale et économique des travailleurs et du peuple, en général, s’est exacerbé décrit les représentants des différentes couches sociales présentes à la manifestation de ce mercredi 22 mai 2024. « On n’en peut plus, on meurt de faim, On meurt de misère » a crié Norbert Kouton.
Cette première barrière franchie avec succès, les travailleurs promettent revenir à la charge. « Nous allons marcher encore, nous allons faire grève, nous allons faire ville morte »,a annoncé Nagnini Kassa Mampo devant une foule bien acquise à la cause de la CSTB. Il y avait également le président de l’Organisation des droits de l’homme et des peuples (Odhp), maître Aboubacar Baparapé qui est venu soutenir l’initiative.
Arnaud ACAKPO (Coll)