Malick Gomina sur la situation sécuritaire dans le Nord du Bénin: « Le Bénin n’a aucun problème avec… »

Dans un entretien exclusif accordé à la DW, l’honorable Malick Séibou Gomina, député à l’Assemblée nationale du Bénin, dresse un tableau de la situation sécuritaire dans le nord du pays. Entre indignation populaire, efforts gouvernementaux et défis régionaux, il appelle à une mobilisation renforcée contre la menace terroriste.
DW : Les députés étaient réunis et a-t-il été question de cette attaque contre vos soldats ?
Nous avons observé une minute de silence à la mémoire de nos soldats qui sont tombés au front. Nous savons le sacrifice qu’ils font. Les soldats qui sont au front, ils vont jusqu’à perdre leur vie pour que nous, nous continuons de pouvoir être dans le pays. Donc, c’est ce message que l’Assemblée a voulu transmettre en démarrant ces travaux par une minute de silence.
Vous, en tant que député, comment vous réagissez à cette dernière attaque terroriste contre des soldats béninois dans le nord du pays ?
En tant que citoyen, c’est un drame, c’est un drame ce qui nous arrive d’autant plus que nous sommes objet d’une hydre dont nous ne maîtrisons pas les contours. Et ensuite, quand vous voyez la situation géographique de notre pays, ces attaques-là surviennent en venant d’autres pays limitrophes et donc malheureusement les pays ne déménagent pas, les pays ne bougent pas. Donc notre situation avec les pays frères du Niger et du Burkina Faso, nous sommes tributaires de cela et c’est cela que nous payons cher, cash avec la mort de nos soldats. Sinon vous savez qu’à l’intérieur du Bénin il n’y a aucune poche de djihadistes. Ce sont des gens qui quittent les pays limitrophes, qui viennent faire leur forfait et retournent dans ces pays.
Est-ce qu’il n’y a pas des actions à entreprendre en direction de vos voisins pour une plus grande coopération sécuritaire. Est-ce qu’au nom de la sécurité du Bénin, il n’est pas temps de mettre à profit tout ce qui se passe à présent pour renforcer cette coopération ?
Le Bénin a toujours eu la main tendue. Le Bénin n’a aucun problème avec ses voisins. Peut-être qu’eux, ils ont des problèmes avec nous. Nos officiers supérieurs, les chefs d’État-major et autres se sont déplacés vers leur paire du Niger et du Burkina Faso. Nous avons toujours la main tendue. Nous savons que c’est ensemble que nous allons lutter contre ce phénomène-là et nous ne comprenons pas que, à cause des égos démesurés de certains dirigeants de ces pays, ils refusent cette collaboration. Sinon le Bénin est demandeur. Une collaboration pour pouvoir ramener la paix dans la sous-région, pour pouvoir sauver la vie de tous les soldats de ces différents pays. En tout cas, mon pays, le Bénin, est plus que jamais disposé et n’a aucun ego, est prêt à toutes les discussions sans conditions, pour autant que c’est la sécurité des populations qui est en jeu.
Est-ce qu’aujourd’hui c’est l’union sacrée derrière le gouvernement pour faire face à cette crise sécuritaire ?
Absolument tout le monde parle d’une même voix. Quel est le Béninois qui souhaiterait que notre pays parte en lambeaux, que nous perdons des portions de notre terre ? Tous les Béninois parlent d’une même voix pour que ce phénomène qui est exporté vers nous ne puisse pas trouver place dans notre pays. Tous les Béninois sont unanimes, nous sommes derrière le gouvernement, nous sommes derrière nos forces armées, nos forces de défense, pour qu’ensemble on puisse lutter contre ce phénomène.
Est-ce qu’il y a des actions qui sont entreprises pour éviter que des citoyens béninois, rejoignent des groupes djihadistes, des groupes terroristes ?
Effectivement, nous n’avons pas attendu cela. Nous sommes dans la prévention et en matière de lutte contre l’extrémisme, vous savez que la prévention est la meilleure des choses. Le Bénin s’est inscrit dans la prévention à travers les investissements avec les partenaires pour que les déserts économiques ne puissent plus avoir lieu au niveau de ces zones frontalières pour que les jeunes ne soient pas laissés à eux-mêmes, pour qu’il y ait des salles de classe, une présence utile de l’État dans toutes ces zones-là. Depuis quelques années, je pense que tout le monde a pu constater que le Bénin est dans cette dynamique-là, prévenir pour que des citoyens béninois ne se sentent pas concernés et ne répondent pas aux appels faciles de ces gens-là qui leur vendent un faux rêve.
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