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Mali: Goïta tient tête à la CEDEAO

 Mali: Goïta tient tête à la CEDEAO

Tempête dans un verre de thé. C’est bien l’appréciation qu’il convient de faire après l’annonce des sanctions contre le régime putschiste au Mali, par la Communauté Economique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO)

Le peuple malien ne peut pas rêver si tôt d’un retour à la légitimité démocratique. C’est la conclusion logique qu’il convient de tirer, au regard de l’évolution de l’actualité dans ce pays de l’Afrique de l’ouest, miné par des crises politiques à répétition, avec à la clé, une insécurité permanente. Face à la situation devenue critique, l’instance faîtière de la politique sous régionale a haussé le ton. Les décisions issues de la 4ème session extraordinaire de la CEDEAO, tenue à Accra, le 9 janvier 2022, n’arrangent pas les choses. Au contraire, elles enveniment une situation déjà pourrie et qui exclut une solution diplomatique.

Retrait des ambassadeurs de tous les Etats membres de la CEDEAO au Mali, fermeture des frontières entre le Mali et la CEDEAO, suspension des transactions entre la CEDEAO (hors médicaments et produits de première nécessité), gel des avoirs maliens en banque centrale, suspension des aides financières. Des sanctions purement politiques, avec effet immédiat. Assimi Goïta, le patron de la junte militaire au pouvoir adresse une riposte à la hauteur de l’affront. Celui qui détient désormais tout pouvoir de décision à la tête de la République malienne refuse de faire profil bas. Des sanctions perçues comme de l’eau versée dans le dos du canard et dont l’exécution se heurte à une farouche opposition. Qu’est-ce qui pourrait justifier cet “entêtement” de la junte militaire, alors que la CEDEAO est censée trouver une solution définitive ? Il y a certainement anguille sous roche. Pour l’instant, c’est le crime qui triomphe de la diplomatie. La menace terroriste étend ses tentacules et le peuple malien est entre le marteau et l’enclume. A quand la fin de ce bras de fer ? Bien malin qui pourra le dire. En tout cas, Assimi Goïta a été clair en disant que les menaces ne lui feront pas changer de trajectoire.

CEDEAO : une institution fragilisée ?

La Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est toujours accrochée à sa posture de médecin après la mort. C’est l’amer constat qu’on fait à la lecture des nombreux foyers de tension qui sévissent sur le continent. Le cas de la République du Mali est bien illustratif.  Depuis le début de cette crise politique aux élans de conflits ethniques sur fond d’insécurité, l’instance faitière sous régionale peine à sortir la parade idoine. Un fait devenu une tradition au sein de l’institution et qui laisse libre cours à la sauvagerie politique et son cortège de violation flagrante des libertés individuelles et collectives. De quoi s’interroger sur le fonctionnement de la CEDEAO. C’est à croire qu’il n’y a pas une cellule ou une commission de prévention de crise pour anticiper ou endiguer très tôt les conflits politiques répétitifs qui créent un climat d’insécurité totale et un ralentissement prolongé des options de développement.

A chaque fois, l’institution tente de jouer aux sapeurs-pompiers avec des décisions d’une efficacité douteuse, lesquelles peinent à faire l’unanimité au sein des protagonistes. C’est désormais clair que la formule n’a jamais fait bonne recette. Il y a donc urgence de réfléchir de manière à changer de stratégie pour éviter que la situation ne dégénère. Pourquoi attendre toujours que la situation atteigne un état de pourriture et de dégradation avancés pour engager une médiation de façade ? Le plus souvent lorsque ces cas de figure se présentent, la probabilité que les parties en conflit trouvent un terrain d’entente est très faible.  Autre chose, on est tenté de dire que la CEDEAO ne fait pas un suivi-évaluation des différentes crises politiques sur le continent. Sa médiation toujours tardive devrait déboucher sur un répertoire pour anticiper sur d’éventuels conflits. On s’efforce juste de tenter une réconciliation sur un château de carte.

Conséquence, à chaque saison électorale, le mal revient au galop. Sur un autre volet, on n’assiste pas à une résolution à long terme de ces différents conflits. On se contente juste de colmater les brèches pour satisfaire aux exigences de l’heure ou favoriser une partie. Ce qui laisse couver les germes d’imminents conflits aux conséquences inconcevables voire désastreuses. Il urge donc de changer de paradigmes pour éviter à l’avenir que les crises politiques atteignent leur paroxysme et donc ingérables avant d’éteindre le feu, sans savoir qu’il y a des braises incandescentes et susceptibles de raviver la flamme.

Didi HOUNNOU (Coll)

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