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Lutte contre l’extrémisme violent dans le Borgou : Nécessité d’impliquer les autorités coutumières et religieuses

Connues pour leur implication dans la résolution des crises généralement sociales et parfois même politiques, la responsabilité des autorités coutumières pour une lutte réussie contre l’extrémisme violent dans le Borgou est entière.

Le Borgou est l’un des départements du septentrion qui retient, depuis quelques mois déjà, l’attention à l’évocation du terme ‘’extrémisme violent’’. Ce phénomène qui prend de l’ampleur menace, comme bien des communes, celle de Parakou devenue, de plus en plus, gîte de l’intolérance. De l’affrontement entre éleveurs et agriculteurs, le département du Borgou est menacé par des violences meurtrières. Dans cet esprit de culture de la tolérance en prévention à l’extrémisme violent, les actions des autorités coutumières de la cité des Kobourou se font vraiment désirer dans la lutte.

C’est un secret de polichinelle dans le Borgou. L’influence des autorités coutumières des localités à fort impact social est redoutée. C’est dans ce département avec notamment l’influence historique des faiseurs d’opinion, autorités coutumières et leaders religieux dans l’éducation de la population se servant comme béquilles, les prescriptions traditionnelles. Le renseignement de qualité devient, dès lors, un moyen idéal pour faire efficacement face aux attaques violentes.

Dans la région du Sahel et au Togo, par exemple, les autorités coutumières apportent leur contribution dans la lutte contre l’extrémisme violent. Diverses initiatives de sensibilisation ainsi que la médiation et la résolution des conflits à la base contribuent au quotidien à la lutte. S’inscrivant dans une démarche de sensibilisation, sa majesté Akpaki Gobi Yinsse, Roi de Parakou déclare : « Les Individus Armés Non Identifiés (IANI) sont partout. Que chacun fasse attention aux étrangers qui visitent nos communautés. On ne peut vraiment les sonder. Nous sommes prêts à accompagner le gouvernement en sensibilisant la population et par la grâce de Dieu, on parviendra à lutter contre ce phénomène. »

Pour corroborer ses propos, un pasteur qui a requis l’anonymat déclare : « Nous, autorités religieuses, plus particulièrement moi, je suis prêt à accompagner le gouvernement dans sa lutte contre l’extrémisme violent qui s’étend progressivement à Parakou si on n’y prend garde. Pour sa part, le gouvernement se doit d’assurer notre sécurité. De notre côté, nous allons relayer et faire répercuter l’information sur nos fidèles que nous allons envoyer en mission d’information et de sensibilisation dans leur communauté. » La perception que l’imam de la mosquée centrale de Banikanni 3 a de la lutte contre l’extrémisme violent ne diffère pas de la vision de ses collègues des autres obédiences religieuses. « Nous pouvons aider l’Etat à lutter contre l’extrémisme violent et les conflits armés grâce à notre foi et l’assistance divine. Nous souhaitons que l’Etat nous outille, renforce nos compétences et partage avec nous ses attentes en la matière. », déclare, El-Hadj Ibrahim Akougbè.


Pour gagner le pari de la lutte contre l’extrémisme violent, le gouvernement du Bénin doit nourrir les autorités coutumières en informations et les aguerrir à annihiler dans leur communauté, toutes velléités du phénomène. Point n’est besoin de rappeler que les autorités coutumières font de leur champ d’actions, la promotion du dialogue social, le dialogue interreligieux, le vivre-ensemble, la solidarité et la paix.

Kadidjath MOROU et PAtrick ADJALLALA (Coll)

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