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Lutte contre la corruption au Bénin: Le combat de tous
Au Bénin, la lutte contre la corruption a longtemps été une bataille pour les dirigeants qui, diversement, ont œuvré pour l’arrêt de cette pratique ayant mis en mal le développement socio-économique du pays. Aujourd’hui, bien que cette lutte continue et connaît des résultats satisfaisants grâce aux actions conjointes des organisations de la société civile et des autorités politiques, la corruption est toujours rampante.
Le 08 décembre de chaque année, le Bénin célèbre la journée nationale de la lutte contre la corruption. Une célébration décrétée le 31 décembre 2006 et célébrée pour la première fois le 08 décembre 2007.
Comme l’a rappelé le président du Front des organisions nationales contre la corruption (Fonac), Jean-Baptiste Elias, dans un entretien accordé à Atlantic Fm, « cette journée est prévue pour permettre à ce que tous les Béninois réfléchissent sur ce qu’il faudrait faire pour qu’à défaut de cesser, la corruption puisse régresser sensiblement ». La lutte contre la corruption reste donc l’un des maux qu’il faut résoudre dans la société béninoise.
Après treize années de célébration de cette journée, des avancées ont été constatées mais cela ne devrait pas permettre aux personnes engagées dans la lutte de marquer une pause car la corruption demeure présente. « Sur le continent selon le dernier rapport de la Fondation Mo Ibrahim sur l’évaluation de la gouvernance et la lutte contre la corruption en Afrique, le Bénin occupe la 13e place sur les 54 pays que compte le continent. Dans la sous-région Ouest africaine, le Bénin est respectivement 2e et 3e pour ce qui est de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) en ce qui concerne la lutte contre la corruption », a confié Jean-Baptiste Elias avant de reconnaitre que ces progrès sont acceptables tout en soulignant que le Bénin est capable de mieux faire si chacun jouait sa partition.
La prise de conscience de tous sera donc un pas vers l’éradication de ce phénomène qui continue d’exister au Bénin malgré les mesures prises et les sensibilisations chaque Béninois doit se sentir concerné. Car, sans corrupteur, il n’y a pas de corruption. Au niveau administratif si, comme l’affirme le président du Fonac, si « les textes internationaux tels que ceux contenus dans la convention de l’Union africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption signée à Maputo au Mozambique le 11 juillet 2003 et ceux des Nations Unies contre la corruption signé le 31 octobre 2003 au Mexique et les textes internes au Bénin sont respectés, le pays va connaitre une progression ». C’est donc dire que le respect des textes aussi permettra d’éjecter ce phénomène et comme l’a rappelé Jean-Baptiste Elias, la loi 2020-9 du 23 Avril 2020 portant création du haut-commissariat à la prévention de la corruption qui exempte les députés et les élus locaux de la déclaration de patrimoine doit être revue pour permettre à ces citoyens de se conformer au cinquième alinéa de l’article 08 de la convention des Nations Unis contre la corruption. Elle, qui exige que les agents publics de tous les Etats membres de l’organisation ayant signé ladite convention puissent faire leurs déclarations de patrimoine. Comme il le fait savoir, le Bénin est aujourd’hui le seul pays francophone africain qui a exempté les députés de la déclaration de patrimoine. Ce qu’il faut de façon urgente corriger pour ne pas régresser à nouveau dans cette bataille. Le président du Fonac n’a pas manqué de souligner les efforts consentis par les organisations de la société civile sur ce terrain pour ce qui est de la sensibilisions des uns et des autres.
Au lendemain de cette célébration nationale, le Bénin comme bon nombre de nations du monde ont commémoré la journée internationale de lutte contre la corruption une journée célébrée tous les 09 décembre. Cette année, le thème choisit par les Nations Unies pour cette commémoration a été « Récupérer avec intégrité ». Cette lutte ne concerne pas seulement le Bénin, elle s’étant à l’international et nécessite l’engagement de tous.
Firmin KASSAGA