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Les Démocrates : Boni Yayi pour sauver les meubles

Pour sauver les meubles et garantir l’unité du groupe, Yayi Boni s’est fait porter à la tête du parti Les Démocrates. C’était à l’issue du 1er congrès ordinaire de cette formation politique qui a eu lieu les 14 et 15 octobre 2023 à Parakou.

Bien avant même le début du Congrès des Démocrates qui a eu lieu ce week-end à Parakou, l’issue des travaux était connue : Yayi Boni va descendre d’un cran. De président d’honneur qu’il était, il devait occuper désormais le poste de président du parti. La suite des travaux n’a pas démenti ces rumeurs qui se sont devenues de plus en plus persistantes.
Le bureau exécutif du parti, outre l’ancien président de la République qui en assure la direction, Le président sortant Eric Houndété est élu au poste de premier vice-président. Nourénou Atchadé, président du groupe parlementaire “Les Démocrates” à l’Assemblée nationale, est quant à lui, choisi au poste de deuxième vice-président.
Chabi Yayi, fils de l’ancien chef de l’Etat, est désigné chargé de la jeunesse du parti pendant que Guy Mitokpè sera chargé de la communication du parti.

Pourtant !
Certains militants qui avaient accès à Yayi Boni avaient tenté de le convaincre de demeurer le président d’honneur, flattant son égo en faisant que ce poste était plus prestigieux. Mais, de toute évidence, il n’a pas suivi ce conseil.

Avant l’issue finale, plusieurs ambitions s’affrontaient dans les coulisses. D’une part, Eric Houndété qui ne refuserait pas d’être reconduit à son poste de président, et d’autre part les frondeurs au nombre desquels se trouvent Atchadé Nouréni, Eugène Azatassou… S’il s’agit là d’ambitions légitimes dans un groupe politique, dans le cas des Démocrates, ce jeu de coulisses était d’autant plus dangereux parce qu’il faisait apparaître une fracture régionale, certains tirant cette ficelle pour mieux se positionner. Le parti courait ainsi le risque d’une implosion dommageable. En effet, réveiller les démons du régionalisme dans ce parti qui se veut national, était la meilleure manière de lui faire rater l’objectif de reconquête du pouvoir qu’il s’est assigné.

Par ailleurs, l’élection des responsables du bureau exécutif était vue comme une sorte de primaire au sein du parti. L’élection présidentielle étant pour 2026, le nouveau président se verrait investi d’une légitimité au nom de laquelle il pourrait se voir comme le candidat du parti à ce scrutin tant attendu. C’est donc pour mettre de l’ordre et calmer les ambitions que Yayi Boni a décidé de prendre ses responsabilités, comptant sur son aura et sur sa capacité à contenir les militants les plus belliqueux. Toutefois, si Yayi Boni n’arrive pas à canaliser les ambitions ils risquent de ne pas pouvoir conquérir le pouvoir quand bien même ils sont le plus grand parti d’opposition.

Damien TOLOMISSI

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