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L’eau : Ressource vitale en danger

 L’eau : Ressource vitale en danger

Purity* (10yrs) drinks water from a tap connected to an Oxfam solar piped water system in Bubi District, Zimbabwe.

La conférence des nations unies sur l’eau a réuni, du 22 au 24 mars 2023 à New York, divers acteurs du secteur de l’eau et de l’assainissement. Cette conférence s’inscrit dans la décennie internationale d’action pour l’eau et le développement durable (2018-2028). Pour montrer la pertinence de la problématique de l’eau, Gaskiyani Info a feuilleté un rapport produit par la Conférence Nationale des Jeunes sur les Changements Climatiques (LCOY17 BENIN).

L’étude réalisée sous la coordination de Land and Health Association (LHA) et Femmes pour l’Eau, le Climat et l’Environnement (EceauFem) a pour objectif majeur de faire l’état des lieux des ressources en eau du Bénin et de facto évaluer l’effet des changements climatiques sur sa disponibilité. « Le potentiel des voies navigables du Bénin, hors fleuve Niger, est estimé à 3 106 milliards m3 par an » peut-on lire. La quantité d’eau de surface serait en moyenne à 13.106 milliards de m3/an alors que le taux de recharge annuel de la retenue d’eau souterraine est estimé à 1,87 milliard de m3, soit 163 m3 par hectare. Il faut remarquer que l’utilisation actuelle des eaux de surface est très peu significative et ne concerne que l’alimentation en eau potable de quelques villes, l’abreuvement du bétail et l’irrigation d’environ 9000 hectares de cultures diverses. Par contre, près de 95% de l’approvisionnement en eau potable du Bénin est assuré par les eaux souterraines qui, tout comme les eaux de surface, sont sujettes aux changements du régime des précipitations. Toutefois, les recherches ont montré que cette abondance des eaux souterraines n’est que relative puisque dans les régions de socle (80% du territoire national au Centre et au Nord), le potentiel en eau souterraine ne suffit pas à couvrir les besoins à long terme. « Face à la problématique des changements climatiques, les ressources en eau disponibles sont de plus en plus menacées, avec des risques d’impacts socio-économique, communautaire et environnementale élevé » constate l’étude. Les populations et le secteur agricole subissent le plus les affres du dérèglement climatique.

La problématique des changements climatiques

Suivant les projections climatiques, d’ici 2050, les impacts des changements climatiques, en l’occurrence ceux relatifs à la baisse des précipitations pourraient entraîner une réduction de 40 à 60 % de la disponibilité des ressources en eau, influençant davantage la production alimentaire du Bénin. Une diminution des précipitations annuelles moyennes entraînera probablement une faible recharge des eaux souterraines et un faible remplissage des réservoirs, et pourrait conduire à l’émergence de problèmes de sécurité de l’eau. Ainsi, les projections de l’effet des changements climatiques sur les ressources en eau de l’ensemble du bassin de l’Ouémé (le plus grand bassin hydrologique du Bénin) montrent par exemple que le débit du fleuve Ouémé devrait diminuer d’environ 6,58 m3/s à l’horizon 2050 et en combinant 65 projections de 24 modèles climatiques, une autre étude a montré que les débits annuels du fleuve Ouémé chuteront de 3 à 5 % d’ici 2099. Par ailleurs, il est aussi prévu que d’ici 2050, une grande partie du bassin de l’Ouémé serait très vulnérable aux inondations pluviales et que les communes au Nord du bassin, notamment Djougou et Ouèssè, seront les plus vulnérables à la pénurie d’eau à l’état actuel des infrastructures et des politiques mises en place. Il faut préciser que l’eau souterraine est une ressource primordiale pour l’approvisionnement en eau potable de la population car elle est relativement de bonne qualité et moins couteuse contrairement à l’eau de surface dont le coût de traitement est faramineux et souvent hors de portée des pays aux ressources modestes comme le Bénin. Aussi, la rareté saisonnière de l’eau due aux effets des changements climatiques, affecte-t-elle à la fois les eaux souterraines et les eaux de surface utilisées pour l’approvisionnement en eau potable.

Impacts Communautaires

En 2019, selon les statistiques de Global Burden of Disease Collaborative Network (Réseau de collaboration sur la charge mondiale de morbidité en français), dans les pays à faible revenu, les sources d’eau insalubres sont responsables du décès de six personnes sur 100. Au Bénin, la part des décès annuels attribués à l’eau insalubre variait sensiblement de 3 à 5 % en 2019. Ce fort taux dénote de quelques facteurs que sont : l’accès inapproprié à l’eau potable sur le territoire national, l’insuffisance d’infrastructures d’assainissement et une politique d’hygiène de l’eau peu compatible avec la réalité. Néanmoins, d’énormes progrès sont notés en matière d’accès à l’eau potable avec l’amélioration significative des systèmes d’approvisionnement en eau potable en milieu rural en témoigne les chiffres plus récents qui montrent que la couverture moyenne des services en eau potable dans les zones rurales en 2022 s’élève à 73% à l’échelle du pays contre un taux de 42% en 2017. Ceci, grâce à la mise en œuvre du programme AQUA-VIE financé par la Banque Mondiale. La même dynamique est observée en milieu urbain où l’accès à l’eau potable est passé de 55% en 2016 à environ 74% en 2020. « Conclusion ; 7 béninois sur 10 ont un accès sécurisé à l’eau potable en milieu urbain au plan national » rapporte la Conférence Nationale des Jeunes sur les Changements Climatiques (LCOY17 BENIN). Nonobstant ces avancées, un ralentissement des progrès accomplis par le Bénin ces dernières années pour l’accès équitable à l’eau potable pour tous, pourrait s’observer à cause des changements climatiques. Ce qui pourrait perturber la disponibilité en eau dans les réseaux hydrauliques mis en place.

Impacts sur l’agriculture

« En dehors des terres, l’eau est l’autre ressource capitale dans la production agricole. Le secteur agricole devient ainsi le plus vulnérable et le plus touché par les problématiques des ressources en eau liées au changement climatique. Cette interdépendance de l’agriculture et l’eau affecte de diverses manières les productions vivrières ou maraîchères » lit-on dans le rapport. Ces différentes manifestations des perturbations climatiques ont des répercussions sur la productivité agricole et le niveau de revenu agricole des paysans, entraînant ainsi une forte prévalence de la pauvreté. En raison des changements climatiques, le Bénin pourrait subir une réduction de 3 à 18% de la production agricole en 2025 et une réduction de l’offre d’exportation de 25,5 % et l’augmentation de la demande d’importation de 4,9 % en moyenne d’ici 2025. Plus précisément, suivant les projections, dans le bassin de l’Ouémé, le coton, l’arachide et le sorgho devraient mieux croître avec la réduction de la durée de la campagne agricole prévue à l’horizon 2030. D’autre part, les cultures vulnérables à la sécheresse, comme le manioc, l’igname, le maïs et le riz, seront affectées négativement. Une légère baisse de rendement sera observée pour les légumineuses (soja et haricot) et les patates douces. En bref, tous les revenus de toutes les cultures seront affectés.

Il faut mentionner que la dernière Conférence des nations unies sur l’eau à New York, a été saluée comme une occasion unique d’accélérer les progrès vers l’accès universel à l’eau potable et à l’assainissement d’ici à 2030 selon les observateurs. L’un des principaux résultats de ladite Conférence est, de facto, le Programme d’action pour l’eau qui recensera tous les engagements volontaires liés à l’eau et en suivre leurs évolutions. 689 sont déjà recensés par le Secrétariat de la Conférence. Pour le Secrétaire général de l’ONU, ces engagements pris mettront l’humanité « sur la voie d’un avenir où la sécurité hydrique sera assurée pour chacun et chacune d’entre nous », s’est réjoui António Guterres en clôture de la Conférence de New York de mars 2023. Il ne reste juste qu’à suivre sa mise en œuvre pour l’atteinte de l’objectif fixé pour 2030 qui est l’accès universel à l’eau potable et l’assainissement.

La Rédaction

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