Déjà cinq ans que le Grand Kamarade de lutte a tiré sa révérence ! Cinq ans qui paraissent déjà une éternité aux yeux des Béninois. Il est vrai que l’homme du 26 Octobre a rangé sa vie publique un peu plus de neuf ans avant de rendre son dernier souffle. Le Général fait goûter à ses compatriotes, la formule fétiche d’un autre patriarche africain dont les successeurs se battent autour de son héritage, Félix HOUPHOUET BOIGNY, qui martelait que “le vrai bonheur s’apprécie lorsqu’on l’a perdu”. À l’épreuve du temps, chacun peut évaluer l’ampleur du vide créé par l’absence du Général quoiqu’on puisse spéculer intellectuellement sur son règne. À l’épreuve des faits, il faut avouer qu’il a su et pu léguer à la postérité un pays uni et stable dans une certaine concorde. Un héritage qui a élevé le Bénin au rang de modèle démocratique envié sur le continent. Le rôle éminent qu’il a tenu à des moments charnière de notre histoire l’immortalise. D’abord, il sort le pays du cycle infernal de l’instabilité politique chronique et du déchirement dans lesquels, il s’enlisait en à peine une décennie d’indépendance. Depuis, il s’est évertué à cultiver ce qu’il a appelé, l’unité nationale, maître mot de tous ses magistères. Au nom de l’unité nationale, le Général s’est oublié et a oublié son Atacora natal. Par la suite, comme par un coup du sort, c’est le même Kaméléon, fidèle à sa philosophie de ne jamais voir la branche se casser dans ses bras, qui par enchantement, dans un sursaut patriotique, avalise le retour au multipartisme avec la tenue effective de la Conférence des forces vives de la nation au PLM ALÉDJO, sous la conduite d’un prélat patriote , particulièrement inspiré par le Saint Esprit, Monseigneur Isidore de SOUZA.
Simplement, Mathieu KÉRÉKOU, a cultivé telle une araignée qui tisse sa toile, année après année, à force de courage, de par ses origines et sa profession militaire, une carapace et une posture d’homme d’État atypique. Sa profonde connaissance du Béninois et du Bénin lui confère une autre dimension qui sera difficile à égaler , en tout cas pas de si tôt par les dépositaires de la fonction présidentielle. En cette veille d’élection présidentielle dans un contexte jamais vu auparavant, avec les nouvelles lois, dont personne ne peut présager de leurs issues, nul doute que la principale prière que l’on puisse formuler à l’occasion de cette commémoration des cinq ans du décès du Général, c’est que son esprit de paix et d’unité nationale hors pair habite le Bénin et les candidats à cette échéance électorale.
Ouorou-Asso BABERI