Journée mondiale des personnes handicapées : Aller au-delà de la célébration

La Journée mondiale des personnes handicapées est commémorée le 3 décembre de chaque année et ce depuis 1992 par les nations unies. La célébration entend d’une part soutenir les personnes handicapées et d’autre part sensibiliser l’humanité pour plus d’inclusion. Cette célébration est une occasion pour certaines personnes de demander que des actes concrets soient posés en faveur de ces derniers.
De par le monde, 1,3 milliard de personnes (soit 1 personne sur 6) sont atteintes d’un handicap important. Le pire est que ces personnes sont deux fois plus exposées au risque de développer des troubles et des maladies telles que la dépression, l’asthme, le diabète, les accidents vasculaires cérébraux, l’obésité ou une mauvaise santé buccodentaire. Ceci à cause des inégalités en matière de santé, les stigmatisations, la discrimination, la pauvreté, l’exclusion du système éducatif et de l’emploi, et les obstacles rencontrés au sein du système de santé lui-même. Même si au Bénin, le sort des personnes handicapées s’améliore de jour en jour grâce aux mesures d’accompagnement que prend le gouvernement du président Patrice Talon, tout n’est pas encore rose.
Un appel au Leadership
Le thème retenu pour la célébration de la journée mondiale des personnes handicapées de cette année est « Amplifier le leadership des personnes handicapées pour un avenir inclusif et durable ». Pour la cheffe du Centre de promotion sociale des aveugles de Sègbèya, c’est un appel à double titre. Le premier consiste à donner les mêmes chances aux handicapées dans la société. Ceci à travers l’accompagnement. Ce qui se fait à travers les jeux et l’éducation. L’autre volet relève de la personne handicapée elle-même. Elle doit prendre conscience qu’elle est une personne à part entière dans la communauté et non entièrement à part. « La personne handicapée doit montrer qu’elle peut apporter quelque chose de productif et positif à la société sans se mettre dans la posture de personne vulnérable tout le temps » conseille Jocelyne Sévy.
Du potentiel à la représentativité
Parlant du travail d’accompagnement qui se fait avec les personnes handicapées notamment les enfants, « la tâche n’est jamais facile mais avec du cœur et toutes les compétences, cela devient merveilleux » explique avec beaucoup d’enthousiasme l’inspecteur d’action sociale. Dans la pratique, les personnes handicapées ont le même potentiel avec des capacités intellectuelles inimaginables. « Le 1er du CEG Sègbèya vient de notre école. C’est la preuve même que quand il y a l’accompagnement, les personnes handicapées peuvent même supplanter à des moments donnés celles non handicapées. C’est une question de détermination et d’accompagnement » fait savoir la directrice du centre.
Si aujourd’hui, les personnes handicapées du Bénin jouissent de plusieurs dispositions légales visant la promotion et la protection de leurs droits, le chemin qui reste à faire est de voir des personnes handicapées dans les instances de prise de décisions. A cet effet, l’inspecteur d’action sociale estime qu’il « serait très bien si on au parlement si ces personnes ont leurs représentant, ce serait génial » plaide Jocelyne Sévy. « Ailleurs c’est ainsi que leurs conditions se sont améliorées, donc je pense qu’il est important de les accompagner à pouvoir sortir tout leur potentiel et les mettre au service de la République » croit et soutient fortement la directrice.
Edmond HOUESSIKINDE