A l’occasion de l’édition 2023 de la journée mondiale des zones humides, l’ONG Agir au Bénin a organisé une marche de sensibilisation. Plusieurs quartiers de la ville de Cotonou comme Sainte Rita, Houéyiho, Fifadji ou Vodjè ont été sillonnés.
A des points stratégiques desdits quartiers, Alfred Houngnon et ses amis ont partagé l’importance de l’existence et la protection des zones humides avec les riverains. « Ce sont les zones humides qui absorbent le plus de carbone. Si on ne les préserve pas et qu’on les dame, on est en train de se tuer à petit coup. Ce sera une catastrophe écologique aussi bien pour la biodiversité végétale et la biodiversité patrimoniale parce que ce sont les cours d’eau qui hébergent la faune et la flore » indique le président de l’Association de gestion intégrée des ressources (AGIR). Il souligne, par ailleurs, que « les crêtes sont faites de sorte que chacune d’elle reçoit une précipitation et la déverse dans un exutoire pour rejoindre un cours d’eau principal ». L’objectif poursuivi par Agir au Bénin est de commémorer la journée mais aussi d’attirer l’attention sur les cours d’eau. « Cette activité consiste à alerter la communauté, les dirigeants, les décideurs et aussi les citoyens sur les rôles des cours d’eau dans la ville. On a comme l’impression que Cotonou n’a pas de cours d’eau » regrette-il. Et pourtant Cotonou en dispose. « Ça quitte Togbin Avlékété pour échouer dans le lac Nokoué » a enseigné l’agronome avant d’ajouter « Il faut que nous commencions par prendre conscience de la restauration de ces cours d’eau-là et sans casse. » Citant en exemple une voie à Vodjè, Alfred Houngnon estime qu’elle est déjà cadastrée et propose qu’elle soit transformée en circuit fluvial. « Comme à Venise et Amsterdam on n’a pas à casser les gens. On a vu des villes en hauteur qui marchent. Puisqu’on est actuellement avec un régime qui mise sur le grand Nokoué ». Dans cette vision de grand Nokoué, il ne faudrait pas dira-t-il que les certaines personnes « qui entourent le chef de l’Etat méprennent cette vision ». Selon lui, quand le chef de l’Etat parle du Grand Nokoué « il parle de la restauration de ces cours d’eau ».
Le chef quartier Vodjè a apprécié l’initiative. Reconnaissant que c’est par l’action de l’homme que Vodjè a émergé des bas-fonds pour devenir une terre habitable, il a déclaré : « Le gouvernement nous aide à assainir les zones humides qui sont habitées pour permettre à la population de vivre aisément » souhaite Gratien Dossou.
Arnaud ACAKPO (Coll)