La consommation répétitive d’une ou de plusieurs substances toxiques et des boissons alcoolisées se fait de plus en plus constater chez les jeunes. Un abus qui n’est pas sans conséquences pour leur évolution.
Un tour dans les bars, les boîtes de nuit et autres lieux réservés, permet de voir des jeunes consommés plusieurs substances toxiques ou prennent une certaine habitude avec les boissons alcoolisées. Jean, 17 ans est élève en classe de terminale D. Cet adolescent pense que les boissons alcoolisées sont comme toute autre boisson, des produits consommables par tous. Et, il se réjouit de ses performances : «Je me fais plaisir quand j’ai un peu d’argent avec des amis. Nous allons dans les lieux connus et il nous arrive pour un groupe de quatre de prendre deux à trois casiers de bière. Nous prenons aussi des liqueurs juste pour nous faire plaisir », lâche-t-il avec fierté.
Christian (15 ans) en seconde AB confie qu’il lui arrive de goûter à l’alcool : « C’est à des moments spéciaux que je goûte à l’alcool et à une dose moyenne. Mais uniquement pendant des moments festifs. Je ne fréquente pas les bars et autres et je ne prends pas aussi les liqueurs ».
L’alcool n’est pas le seul mal. La toxicomanie est aujourd’hui une réalité et devient très fréquente chez ces derniers. Elle est due selon les spécialistes à la recherche de plaisir mais, aussi, elle est occasionnée par l’anxiété, les traumatismes, les problèmes relationnels et désormais par suivisme. Drogue, alcool, cocaïne, chanvre d’indien et plusieurs autres substances sont ainsi consommées par ces jeunes. Ce faisant, ils détruisent leur vie.
« Il n’est plus rare de voir de jeunes gens dans la rue ou dans des endroits spécifiques en train de consommer des produits nuisibles à leur santé. Cigarette, alcool et même certaines drogues sont de plus en plus une nécessité pour eux. En groupe ou seul, ils s’adonnent librement à cette pratique » explique Clément Hounguè, vice-président d’une organisation de lutte contre la toxicomanie. Ce dernier est rejoint dans sa réflexion par la jeune activiste Belvine K. qui affirme avec désolation : « Le sujet est très touchant et inquiétant. Aujourd’hui, nombreux sont ces jeunes qui sont des toxicomanes. Le comble, les jeunes filles ne sont pas inquiétées. Elles s’y adonnent sans gêne ». Pour cette éveilleuse de conscience, « les enjeux du plaisir sont en train de prendre le dessus sur les valeurs humaines. Pour des raisons diverses chacun se lance dans la consommation d’une substance toxique sans penser au préalable aux dangers ».
Des substances nuisibles
La consommation de ces produits ne concerne pas uniquement cette catégorie des jeunes. Pour la majeure partie d’entre eux, il s’agit des boissons. Ainsi donc, ces derniers profitant du besoin de désaltération ne manquent pas de prendre des produits énergétiques. Pour certains, ils sont conscients de l’apport de ces produits mais d’autres n’en savent même pas l’utilité. « Je prends souvent des énergisants mais j’avoue que c’est sans connaitre leurs effets. Pour moi c’est juste pour étancher ma soif », laisse entendre Patrick. Les femmes sont aussi concernées par la prise desdits produits. Pour la plupart, c’est du retour d’une journée laborieuse au marché ou dans un atelier. Celles-là ont une préférence, ce sont les comprimés non prescrits par un médecin. « Il m’arrive de prendre des comprimés qui ont un pouvoir énergisant quand je rentre du marché. Cela me permet de récupérer avant la nouvelle mâtinée », renseigne Viviane, une vendeuse de céréale.
Exposition à des dangers
La dépendance, la surdose, les accidents, les dommages physiques et psychologiques sont entre autres quelques conséquences liées à la toxicomanie et à l’alcoolisme. Mais, ces maux ne sont pas pour la plupart connus chez les toxicomanes. « La consommation de stupéfiants toxiques détruit progressivement ceux-là qui s’y adonnent mais, qui pour la plupart ignorent les dangers auxquels ils seront confrontés dans l’avenir », indique un toxicologue. Il propose que « les autorités sanitaires doivent prendre la situation au sérieux et mettre tout en place afin que nous ayons moins de jeune toxicomane ». Selon lui, « le phénomène rentre déjà dans nos écoles ». Il préconise donc, « beaucoup de sensibilisation et de conscientisation ». Le toxicologue que « les bars et boites de nuits qui sont aujourd’hui les réceptacles de ces jeunes doivent aussi être associés dans cette lutte ».
Toujours d’après la même source, l’alcoolisation peut entrainer des maux tels : les cancers (bouche, œsophage, gorge…), les maladies du foie (cirrhose) et du pancréas, les maladies du système nerveux et des troubles psychiques (dépression, irritabilité…), troubles cardiovasculaires etc. Dans un rapport publié par l’Organisation mondiale de la santé (Oms), l’alcoolisme provoque chaque année 3,3 millions de décès dans le monde. N’en parlons plus de la toxicomanie.
Nécessité pour les autorités doivent agir
Des chiffres et informations qui certainement devront servir pour la sensibilisation de la jeunesse en générale mais aussi et surtout les adolescents qui pour la plupart ignorent ce qui doit être su. La jeunesse est sacrée et l’alcoolisation ni la toxicomanie ne devrait pas la sacrifier. Plusieurs questions peuvent être posées eu égard à l’ampleur prise par la situation. A ces interrogations, des réponses doivent naitre et cela implique une force conjointe des autorités, des organisations en charge de la lutte contre l’alcoolisme et le tabagisme mais aussi les promoteurs des bars et boites de nuit.
La Rédaction