Impact de la Covid-19 : Le secteur du bois et du bâtiment au scanner

Depuis début 2020 que la crise sanitaire liée au nouveau coronavirus a commencé par sévir de par le monde, aucun secteur d’activité n’est épargné. Le secteur du bois et de la construction, secteur transversal dans le processus d’urbanisation des villes africaines avec d’importants enjeux économiques, sociaux et environnementaux, n’est pas exempté des effets de cette pandémie ravageuse. Pour mesurer son impact, la CNV Internationaal a initié un forum entre acteurs du africains et européens.

Loin des formats habituels qui ressassent uniquement les difficultés, le forum a été une occasion de partage d’expériences entre les acteurs les plus concernés. Il s’agit des travailleurs du secteur bois et construction du Sénégal, du Burkina-Faso, de la Côte d’Ivoire, du Bénin et ceux de la Belgique, de la France et des Pays-Bas.  Portant sur le thème « défis, enjeux et perspective d’avenir du secteur du bois et de la construction en période de crise sanitaire de la COVID-19 en Afrique et en Europe », le forum s’est axé sur trois communications. La première développée par Lucile Bédié Toihen a porté sur l’état des lieux avant que deux délégués ne dressent le tableau respectif des effets et impacts de la Covid-19 en Afrique et en Europe sous forme de panel dans la deuxième communication. Le rôle et la responsabilité des syndicats pour la relance socioéconomique du secteur ont été présentés dans la troisième communication.

C’est le coordonnateur du « Programme 2021-2023 Bois et Bâtiment Afrique de l’Ouest » qui a planté le décor. Timothée Boko a rappelé l’importance du programme avant de souligner l’objectif du Forum du 10 Décembre 2021. Il est question « d’échanger et partager les informations et les expériences sur les effets et les impacts e la crise sanitaire de la pandémie de la Covid-19, dégager les perspectives pour garantir la résilience des travailleurs et formuler des recommandations pertinentes et applicables selon les réalités économiques et sanitaires des deux continents ».

La crise de la Covid-19 a, selon le délégué de la CFDT, affecté le secteur mais les gouvernements sont venus à la rescousse des travailleurs en injectant assez de milliards pour permettre aux entreprises d’amortir les charges. Au Sénégal, l’état a fait injonction aux entreprises pour conserver 70 % des rémunérations des travailleurs. Au Bénin par exemple, le gouvernement a décidé d’accompagner les entreprises et artisans à travers de petites subventions mais les travailleurs du bois disent n’avoir pas été pris en compte dans la première fenêtre. Toujours est-il que le secteur du bois reste touché par la pandémie à cause des structures intermédiaires qui opèrent en sous-traitance et d’autres réalités mal maitrisées. A cause du secteur informel, principale jauge des économies subsahariennes, il est difficile de cerner tous avec exactitude la profondeur des dégâts générés par la crise de la Covid-19 dans ces pays africains.

Il est recommandé la redynamisation des unités d’hygiène et de sécurité au sein des entreprises et privilégier le dialogue social.

Il faut souligner que plusieurs responsables syndicaux de ces pays ont participé au forum organisé en présentiel à Cotonou et par webinaire pour les délégués des autres pays. Ils sont représentés par le Syndicat National des Travailleurs de la Construction Bâtiment (SNTC) du  Sénégal, trois fédérations des travailleurs du bois du Burkina-Faso et la branche bois de CISL de la Côte d’Ivoire. Les délégués de la COSI et de la CGTB ont porté la voix des Béninois alors que CSC/BIE, CFDT et CNV/Vakmensen ont représenté leurs homologues de Belgique, de la France et des Pays-bas. Tous les responsables du BCPA / CNV Internationaal ont été aussi de la partie.

Arnaud ACAKPO