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Idéologie et partis politiques : Les politiciens s’en foutent

 Idéologie et partis politiques : Les politiciens s’en foutent

La démission de Moïse Kérékou du nouveau parti du président Yayi Boni pour rejoindre les FCBE, l’ancien parti de ce dernier, a fait les choux gras des médias tout au long de la semaine dernière. Si en réalité ce départ paraît être une suite logique de sa suspension, en février 2021 suite à sa candidature à l’élection sur une autre liste, il vient par contre jeter la lumière sur la pauvreté structurelle des partis politiques béninois qui évoluent sans fil conducteur idéologique. 

Comme le fait remarquer Moïse Kérékou dans son message de démission, a dénoncé le fait que le débat ait beaucoup plus porté sur la capacité des candidats à la candidature du parti à la présidentielle aient plus tourné sur la capacité financière de chacun. Sans idéologie, il ne pouvait en être autrement. Baptisé « Les Démocrates », ce parti d’opposition n’est autre qu’une entité issue de l’éclatement des Forces Cauris pour un Bénin Emergeant (Fcbe). Tous deux ont été créés par Yayi Boni, ce dernier quand il était au pouvoir et, le premier, après que les instances dirigeantes l’aient dépouillé de ses pouvoirs de la formation.

Aujourd’hui ces deux partis se regardent en chiens de faïence alors qu’il n’y a vraiment rien qui les oppose si ce n’est qu’une guerre de personnes, d’intérêt, de personnes et de positionnement vis-à-vis du président de la République.

Ce qui se passe au sein de l’opposition n’est guère différent de la situation qui prévaut au sein de la mouvance. Lorsqu’il arrivait au pouvoir en 2016, Patrice Talon était sans parti politique et, de la même manière, sans idéologie. Une fois installé, il a créé deux partis, ce qui était inédit au Bénin. Seulement, au plan idéologique, rien ne distingue ces formations, ce qui fait dire à plus d’un observateur que ce sont des frères jumeaux qui se livrent à des simulacres de bataille. Au lieu de se livrer à des débats d’idées pour mieux éclairer leur géniteur, les jeux de coulisses ont plutôt pour finalité de mieux se positionner.

Ni gauche ni droite ni même centre, les partis politiques béninois ne sont finalement qu’un regroupement provisoire d’acteurs politiques, ou plutôt d’influenceurs autour des intérêts du moment. On le voit davantage lorsque le chef de l’Etat propose un poste politique à un membre de l’opposition. Dans la quasi-totalité des cas, ce dernier court sans hésiter saisir l’opportunité à lui offerte.

L’absence d’idéologie a conduit le Bénin, un pays de moins de 12 millions, à avoir près de 200 partis politiques. La réforme du système partisan, initié par le président Patrice Talon, avait pour objectifs, entre autres, de trouver une solution à cette situation afin d’avoir des regroupements politiques solides avec des idées à défendre plutôt que des hommes.

Ainsi, l’article 3 de la Charte des partis stipule que « les partis politiques expriment leurs objectifs et leurs idéologies dans des programmes politiques ». La question de l’idéologie est cependant atténuée par le reste des dispositions du document qui met plutôt l’accent sur des questions pratiques de l’organisation de ces formations politiques.

Au regard de cela, il semble encore lointain ce temps où l’échiquier politique national sera structuré sur la base des différentes idéologies.

Damien TOLOMISSI

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