Hubert Olivier Dossou-Yovo : « Dassa-Zoumé est une véritable cité touristique »

La commune de Dassa-Zoumé est une véritable cité touristique dont les atouts culturels et cultuels forcent l’admiration de tout visiteur. C’est en ces termes que Hubert Olivier Dossou-Yovo présente le chef-lieu du département des Collines, cette location située dans le centre du Bénin. Dans cette interview, l’Expert Consultant indique aux gouvernants, institutions internationales et investisseurs privés le chemin à suivre pour la valorisation et la promotion des atouts culturels, cultuels et touristiques de la commune de Dassa-Zoumé. Lisez plutôt…  

Lorsqu’on évoque Dassa Zoumé, la première idée qui vient à l’esprit c’est le pèlerinage marial?

Exactement. La Grotte Mariale d’Arigbo est l’attraction phare de la localité. C’est une ressource touristique religieuse drainant du monde venant de partout y compris du Vatican, chaque année. Et c’est depuis des décennies que cela dure. Le Bénin étant un pays d’exception en termes de cohabitation religieuse (le cas de Ouidah est légion avec le Temple des pythons qui fait face à la grande cathédrale), à Dassa Zoumé, chrétiens et pratiquants de religions endogènes cohabitent au quotidien. Vous y verrez de nombreuses collines abritant diverses divinités qui font partie des us et coutumes de la communauté Idaasha.

Est-ce que ces pratiquants de cultes endogènes ont aussi leur pèlerinage ?

Je ne parlerai pas de pèlerinage mais d’importants moments d’immersion dans les pratiques ancestrales  traduisant l’identité de la communauté. En effet, la localité reçoit de façon annuelle plusieurs hauts dignitaires de cultes endogènes Ogou et Sakpata pour des rites et rituels au profit de toute la nation béninoise. Aussi, convient-il de rappeler qu’une importante communauté de chasseurs traditionnels, attachés aux réalités ancestrales de leur clan, existe dans Dassa-Zoumé et organise de façon fréquente la danse traditionnelle Ogou, devenue assez rare au Bénin. Nous avons aussi et surtout les masques Idaasha. Ils sont conçus à base de la pierre, richesse de la localité. C’est également une localité qui abrite le Symposium Okuta, un centre culturel et touristique de référence. Il fait objet de reportages à travers plusieurs médias nationaux qu’internationaux.

Avec ce tableau présenté, Dassa-Zoumé semble-t-il sous côté en termes de promotion culturelle et touristique ?

Affirmatif! J’ai comme l’impression que beaucoup ne voient que le pèlerinage marial mais derrière, la commune a un énorme potentiel qui peut et doit faire l’objet de promotion. Ce sont des devises, autant pour la commune que pour le Bénin entier.

S’il en est ainsi, comment faire alors?

Deux pistes de solutions sont possibles. La première, je souhaite vivement que le gouvernement mette en place un projet de revalorisation touristique de Dassa-Zoumé comme c’est le cas à Ouidah, Porto-Novo et à Djougou. Il faut montrer la voie à suivre. Deuxièmement, nous pensons que pour une pérennisation de la tradition Idaasha, il importe que des institutions internationales comme l’Unesco, le Pnud ou la Giz attachent du prix à des investissements allant dans le sens de la conservation identitaire de Dassa-Zoumé.

Votre mot de fin

Plusieurs communautés du monde ont perdu d’importantes parties de leurs traditions, faute d’initiatives allant dans le sens de la promotion et conservation de leurs us et coutumes. Dassa-Zoumé est à la fois une zone d’importance géologique, pédologique et surtout touristique qu’il importe de préserver de promouvoir à travers de nombreux investissements dans les domaines culturel, cultuel et surtout touristique. Outre les institutions internationales, les investisseurs privés désireux d’accompagner l’émergence touristique de la cité Idaasha sont cordialement invités à s’intéresser à la commune d’origine des Princes et Princesses Omon Djagoun.

Propos Recueillis par Arnaud ACAKPO (Coll)