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Alluran rigakafin Covid-19 : Abin da ke tunkude mutanen Benin

Malgré les efforts de communication fournis par le gouvernement à travers le Ministère de la Santé, la majorité des Béninois restent réticents face à la vaccination contre la Covid-19. Plusieurs raisons peuvent expliquer cette situation.

Lancée à grand renfort de communication sur les medias publics et les réseaux sociaux, la campagne de vaccination contre la Covid-19 peine à prendre. Tabbas, de plus en plus de personnes se rendent dans les centres dédiés qui, du fait de la lenteur des opérations et du faible nombre des agents, sont pratiquement débordés. Mais pour la plus grande partie des Béninois, c’est la peur du vaccin qui prédomine. Une blague entendue ce dimanche 10 septembre dans un hôpital à Parakou traduit la méfiance de plus d’un. « Demain, je vais aller me vacciner », confiait un agent de santé à son collègue. « Mes condoléances” », répondit-ce dernier. Cet échange montre à quel point il est aujourd’hui difficile de convaincre le Béninois à répondre favorablement à l’appel des responsables en charge de la lutte contre la maladie a Corona virus.

La responsabilité des réseaux sociaux dans cette démobilisation a déjà assez été soulignée par plusieurs analystes. Lallai, des messages d’avertissements souvent tronqués sont abondamment échangés sur WhatsApp, Facebook et sur les réseaux les plus populaires. Sau da yawa, a l’appui, de fausses expertises d’individus anonymes qui s’érigent en experts qui prédisent l’hécatombe pour ceux qui se feront vacciner.

Mais au-delà, il y a bien d’autres facteurs qui suscitent la réticence. Daga cikin wadannan, le protocole auquel les agents soumettent les candidats au vaccin. Yana da game da, en l’occurrence, du formulaire que le receveur doit signer avant de recevoir sa dose. Ce formulaire renseigne sur l’identité du candidat, ses antécédents sanitaires et bien d’autres précisions. Kara, surtout, il précise qu’en cas de déconvenues, la personne ne peut poursuivre ni le gouvernement ni les fabricants du produit injecté.

« Pourquoi nous oblige-t-on à signer un tel engagement si le vaccin est sûr », se demandent bien des Béninois qui, de ce fait, sont enclins à donner du crédit aux mises en garde diffusées sur les réseaux sociaux. Si la signature de tels documents en prélude à tout acte médical d’importance est banale dans plusieurs pays, cela est une nouveauté qui a pour seul effet de démobiliser la population. Il est d’autant plus contre-productif que les Béninois n’ont pas la culture de trainer devant les tribunaux les médecins, l’Etat ou les fabricants des produits pharmaceutiques même lorsqu’il y a des erreurs manifestes. A de très rares exceptions près, on s’en remet à Dieu, se disant que c’est l’heure du malade qui a sonné même lorsque celui-ci succombe des suites de négligence ou d’erreur médicale.

Par contre dans certains pays, par exemples aux Etats-Unis, au Maroc, au Burkina-Faso, en Côte d’Ivoire… donner son consentement en signant un document précisant que le candidat a lu et pris connaissance des risques et des avantages du vaccin et surtout que cela décharge les autorités de toutes déconvenues n’est pas la méthode utilisée. Ce document signé constitue le véritable handicap qui contraint la plupart des Béninois à être méfiants ou réticents. « Je serai prêt à faire le vaccin le jour où il n’aura pas de document à signer », martèle Christian, vendeur de crédits de recharge en ajoutant « Je suis convaincu que je ne suis pas seul à penser de la sorte ». Au Gabon, il est précisé que « le Comité national de vaccination contre la Covid-19 tient à rappeler que la vaccination contre la Covid-19 au Gabon est volontaire et basée sur le consentement éclairé et la pharmacovigilance ».

Pierre MATCHAUDO

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