Dans un programme marathon, le président Patrice Talon entame ce lundi 22 janvier des consultations avec les députés des deux bords. A l’ordre du jour figurent principalement deux sujets : la révision de la constitution et la modification de la loi électorale.
Les audiences prévues pour commencer à 9 heures verront dans un premier temps l’Union progressiste le renouveau fouler les marches du Palais de la Marina. Les députés de ce parti seront suivis par ceux du Bloc Républicain. Le chef de l’Etat ne devrait avoir aucune difficulté à convaincre ceux-ci à apporter leur soutien à ces deux projets étant donné qu’ils sont des partis sur lesquels il s’est toujours appuyé depuis qu’il les a créés.
La question de la révision de la constitution agite la classe politique depuis le début de la présente législature installée à l’issue des élections de janvier 2023. Lors de son installation à la tête du perchoir, Louis Vlavonou avait évoqué la nécessité de relire le texte fondamental pour, selon lui corriger certaines imperfections. Récemment, il a accéléré les consultations avec les responsables des institutions de la République en vue de la réalisation du projet.
La perspective même de la révision de la constitution est perçue par l’opposition comme étant motivée par la volonté de permettre au président Talon de briguer de nouveaux mandats. Cette appréhension a été renforcée par les propos du président de l’Assemblée nationale qui, selon plusieurs médias, a affirmé qu’il fallait tout remettre à plat. « C’est la refonte totale de tout le système qui est en jeu », expliquait-il aux présidents des institutions de la République le 22 Disamba 2023 lors d’un huis-clos à Cotonou.
Kara, dans une tentative de rassurer nombre de Béninois franchement hostiles, le porte-parole du gouvernement avait simplement écarté la question. Lors de son point de presse du 10 janvier dernier rapporté par le journal d’Etat La Nation, Wilfried Houngbédji a laissé entendre que « pour le gouvernement, ce débat n’existe pas », ajoutant que « l’opposition ne devrait pas être là pour entretenir des polémiques inutiles ».
Et pourtant, les faits étant têtus, c’est de cela qu’il s’agit aujourd’hui. Les députés du parti Les Démocrates seront les derniers à être reçus ce jour par Patrice Talon. Kara, ceux-ci ont déjà à plusieurs reprises martelé qu’ils ne seront jamais complices d’une telle initiative. « En aucun cas le parti “Les Démocrates ” ne donnera son accord pour une révision opportuniste de la Constitution, qui conduira à un troisième mandat ou à un troisième mandat déguisé », avait déjà prévenu la formation politique qui a reçu l’appui des Fcbe, l’autre parti de l’opposition. La rencontre de ce jour au Palais risque donc de ne pas faire bouger les lignes, l’opposition campant sur ses positions.
Du côté du pouvoir, l’on s’attèle à rassurer de ce que la révision n’aboutira pas à un nouveau départ, mais sans succès après des propos laissant entendre qu’il s’agira d’une refonte totale du système actuel.
in ba haka ba, le parti Les Démocrates alertent. Les responsables de ce parti ont dans un communiqué déploré le montage maladroit fait par la Cellule de Communication de la Présidence de la République dans le dessein d’humilier la délégation du parti “Les Démocrates” lors de l’audience du 27 Nuwamba 2023 au Palais de la République. Ils ont toutefois souligné que « la question du Code électoral est un sujet très important engageant l’avenir du pays qu’il faut éviter toute théâtralisation de la rencontre. »
Pierre MATCHAUDO