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Shugaban kasa 2026: Yaƙin gado ya shiga

Qui pour succéder à Patrice Talon à la tête de l’Etat béninois ? Pendant que certains appellent le chef de l’Etat à violer la constitution en se présentant pour un troisième mandat, d’autres, dans son entourage, sont en train de se positionner pour occuper le fauteuil présidentiel en 2026.

Il est clair que le président Talon ne peut plus briguer un nouveau mandat, en tout cas tant que l’actuelle constitution reste en vigueur. Celle-ci stipule en effet que « en aucun cas, nul ne peut, de sa vie, exercer plus de deux mandats » présidentiels. Don haka, en dépit des appels de pied, l’alternance aura lieu dans trois ans, ce qui suscite déjà des velléités dans le cercle intime du chef de l’Etat.

La dernière sortie médiatique dans ce sens est celle d’un groupe de pression se réclamant de Olivier Boko. Surnommé entre-temps vice-président compte tenu de sa proximité et de sa facilité d’accès au bureau du président, ce dernier est un ami et un partenaire de longue date, en fait l’homme en qui Patrice Talon a le plus confiance. Il a toujours évolué dans l’ombre et a, jusqu’à ce jour, évité d’occuper un poste officiel quand bien même il aurait suffi de demander pour obtenir ce qu’il veut.

L’appel à candidature de Olivier Boko a été lancé par un groupe de « jeunes » de la vallée de l’Ouémé, la même région qui avait également pressé, dès les premières heures, Patrice Talon à se positionner sur la liste des candidats en 2016. Qui est derrière cet appel ? La question restera en suspens mais rarement de tels mouvements sont spontanés.

Quoi qu’il en soit, le chouchou des « jeunes » de la vallée de l’Ouémé n’est pas le seul présidentiable dans l’entourage du chef de l’Etat. Alors que certains le considèrent comme lâché par Patrice Talon, les « amis » de Joseph Djogbénou n’ont pas encore dit leur dernier mot. En dépit d’une disgrâce apparente, ils continuent de pousser en coulisse pour positionner leur préféré.

Ancien député, puis ministre de la Justice et président de la Cour constitutionnelle avant de poursuivre sa course comme simple président de parti, il reste malgré tout l’avocat personnel du chef. Il connaît donc tous les dossiers personnels et ce bien avant 2016. Il est celui qui protège les intérêts personnels de son client, ce qui veut dire que c’est avant tout lui qui peut le mieux protéger les intérêts de Patrice Talon si ce dernier venait à céder son fauteuil.

L’autre nom qui circule est celui de Romuald Wadagni. Apolitique, il ne s’est jamais compromis dans des affaires sales ni dans des intrigues. Akasin haka, il est toujours resté dans son domaine, à savoir les finances, domaine dans lequel il est une référence au plan international

Lallai, le ministre d’Etat chargé de l’économie et des finances de Patrice Talon depuis son accession au pouvoir en 2016 est un jeune cadre diplômé de grandes écoles européennes et américaines et qui est soucieux de toujours décrocher le meilleur pour son pays. Il n’a donc pas le temps de penser au futur, à son futur politique après l’ère Talon. Lui-même serait surpris de se voir proposer le poste de candidat du président Talon tant il paraît plutôt comme un garçon de course fidèle, un serviteur dévoué du chef qui l’a révélé au grand public.

Ce qui est sûr, dans l’entourage du président Patrice Talon, la visibilité n’est pas encore claire tant des noms circulent et des personnes jusque-là bien positionnées en apparence semblent plus ou moins écartées.

Stratège, le président Talon a souvent une longueur d’avance à la fois sur ses adversaires et sur ses collaborateurs. Il sait sans doute déjà que le parti d’opposition risque de faire razzia si s’il positionnait un candidat mal aimé par la population. Pour éviter un échec certain, il pourrait choisir un candidat face auquel l’opposition sera désarmée. Et qui de mieux dans ce contexte que de sortir un schéma d’un homme connu du peuple mais que personne ne peut s’imaginer tel le schéma de Yayi en 2016 qui a choisi Lionel Zinsou ?

Pierre MATCHAUDO

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