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Shugabancin Jamhuriyar : Uwargidan Shugaban kasar da ake magana

Etre Première Dame n’est pas chose facile. Contrairement au profil du Président de la République qui est clairement défini et encadré par les textes, celle-ci doit construire le sien, définir son rôle auprès de son illustre époux, au risque parfois de heurter la sensibilité de son entourage et de la population. Le Bénin ne fait pas exception. Voici un tour des premières dames que le Bénin a connues.

Encré dans la tradition républicaine de plusieurs pays, le statut de la Première Dame n’a été découvert au Bénin que plus de 30 ans après l’indépendance. C’est en effet à la faveur du renouveau démocratique, suite à l’arrivée de Nicéphore Soglo à la tête du pays en 1991, que l’épouse, Rosine Soglo a été présentée au public comme Première Dame. Menene, à l’époque, n’a pas manqué de faire sourire plus d’un Béninois.

Dame de caractère, Rosine Soglo était très politiquement engagée aux côtés de son époux. Elle avait d’ailleurs créé à cet effet un parti politique, la Renaissance du Bénin au sein duquel tous les supporters du chef de l’Etat étaient appelés à adhérer. Ses interventions sur la scène politique et, même parfois dans des réunions du gouvernement lui ont valu beaucoup d’inimitié. La fonction était nouvelle, nombre de Béninois avaient donc du mal à accepter cette présence. Et cela s’est ressenti dans les urnes à l’élection présidentielle de 1996. Nicéphore Soglo fut, à ce jour, le seul Président qui n’a fait qu’un mandat depuis 1990.

Duk da haka, malgré les critiques, la Première Dame s’est fortement investie dans le social à travers la fondation Vidolé qu’elle a créée. Elle a pris fait et cause pour l’enfance malheureuse à travers cette organisation qui a tenté de subsister même après l’unique mandat présidentiel.

Marguerite Kérékou, la Première Dame officielle du Général Mathieu Kérékou a marqué une rupture d’avec celle qui l’a précédée. Daga 1996 a 2006, elle s’est faite discrète, se contentant de figurer aux côtés de son époux lors des cérémonies officielles. Elle n’a joué aucun rôle politique et, sur le plan social, elle a fait peu parler d’elle. Ce qui ne veut toutefois pas dire qu’elle manquait d’influence dans le choix des personnes au sein de l’appareil d’Etat.

Chantal Yayi, la troisième First Lady que le Bénin a connue a essayé de ne pas trop s’écarter du chemin tracé par celle qui l’a précédée. Duk da haka, moins discrète, elle s’est engagée dans le social notamment aux côtés des orphelins et des associations de femmes. Kara, comme Rosine Soglo, elle a créé un parti politique avec son frère feu Marcel de Souza qui fut ministre d’Etat.

Comme Marguerite Kérékou, l’actuelle Première Dame ne s’est, à ce jour, engagée en politique contrairement aux autres. Elle est si discrète que parfois des Béninois se posent des questions. Et pourtant, à la faveur de sa fondation, la Fondation Claudine Talon dont le but est d’améliorer la vie des femmes et des enfants les plus vulnérables, elle a déjà marqué de son empreinte plusieurs Béninoises. Cette fondation travaille sous l’égide de six valeurs fondamentales : solidarité, famille, respect des différences, intégrité, humilité et efficacité. Par ses actions, beaucoup de femmes ont pu gagner la bataille contre les fistules obstétricales sans oublier la distribution des kits scolaires aux enfants, la construction de plusieurs latrines dans les contrées du pays… Dans sa simplicité elle pose de nobles actes pour accompagner son époux.

Cette personnalisation du rôle de première dame n’est pas une particularité du Bénin. Dans la plupart des pays chaque épouse de président se cherche une place aux côtés des fonctions très officielles de leur mari.

Pierre MATCHAUDO

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