Elle n’a d’yeux que pour la beauté de l’écriture. Comptable de formation, Myrtille Akofa Haho, auteure-écrivaine béninoise, aussi chroniqueuse littéraire ne manque aucune occasion pour servir de meilleurs menus aux passionnés du livre et de beaux textes. A travers ce texte poétique, elle nous donne une fois de plus la saveur et les délices de sa plume. Karanta maimakon !!!
C’est dans la nuit des abîmes qu’on voit le soleil luire
Aux assises des poètes, pour faire vivre la prose, il a fallu nager.
Nager contres vents forts et marées hautes
Puis dans le froufrou des feuillages et au détour des silences naît le mot.
Le mot qui coule dans chaque veine quand le petit enfant peut se dire.
Puis avec l’adulte, le regard, la sensibilité devient le premier départ du verbe.
Un verbe à tout faire surtout qu’il n’y a plus d’ordre et que chaque désordre est un nom qui parle.
La feuille vole car le passé meurt
Le mot reste pour être dit
Le mot reste pour être écrit
Chaque poète à sa porte d’entrée au paradis. Non en enfer surtout quand il a des états d’âmes dans cet état d’Homme.
Pour avoir été contre nature pour que règne l’ordre dans ses pensées. Puis vint le moment d’être esclave d’envies, de vie, de futur, esclave du temps et du passé. Le mot colonise autant que le passé et chaque mot est un colon d’esprit. Le mot est dit pour que règne le silence des bourreaux.
Le mot règne pour que chaque opprimé puisse dire que la feuille n’est pas une arme à feu mais une langue de feu.
Le feu gicle de l’âme grâce au mot.
Dense est le mot
Pour que le feu danse
Pour éloigner l’obscurité
Ce n’est pas la vie qui porte
C’est le mot qui porte le feu, insuffle la vie et entretient l’espoir
Le mot à l’agrément du monde pour dire ce que les yeux décrivent. Au fond, du mot, il y a le poète qui dédie son mot à jamais.