Lundi prochain, l’école va rouvrir ses portes. Du fait de la pandémie du coronavirus, on ne dira point que la petite école a dormi. Bien au contraire elle est restée éveillée, trop éveillée même pour les parents d’élèves pris en tenailles par le pouvoir d’achat qui s’amenuise de jour en jour et les difficultés de tout genre découlant des multiples effets non maîtrisables de la vilaine pandémie qui n’en finit pas de soumettre l’humanité à son diktat. Des parents qui ont transpiré à grosses gouttes pour boucler bon an mal an une année scolaire 2019-2020 encore omniprésente dans les esprits. D’autant plus que bien de contentieux restent à être réglés entre parents et promoteurs de cours privés aux aguets.
Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il n’y a quasiment pas eu de préparatifs habituels pour une rentrée normale. Sont indexés ici les travaux de vacances auxquels s’adonnent les élèves pour soulager les parents : les activités champêtres en milieu rural et les activités lucratives en milieu urbain. Et dans bien de cas, c’est un secret de polichinelle que de le dire, ce sont les élèves qui assurent en partie leur rentrée scolaire. Avec un tel tableau, comment se procurer les fournitures et l’uniforme ? Quand des reportages croisés de plusieurs chaînes de télévision renseignent en mondovision qu’il y a renchérissement des coûts. Deux explications sont avancées par les marchands : la hausse des tarifs douaniers et la fermeture des frontières du mastodonte de l’Est. Sakamako, c’est au compte gouttes que les clients se signalent. Et s’ils ne font pas demi-tour après s’être renseignés sur les prix, c’est du strict minimum qu’ils se procurent dans le meilleur des cas . Certains allant jusqu’à demander si c’est possible de négocier un échéancier de paiement. Quid du règlement de la scolarité ? Une vraie paire de manches qu’il vaut mieux passer sous silence du fait de la conjoncture.
Dans une précédente livraison, “Gaskiyani” qui se fait le porte-étendard des questions de développement durable s’est déjà penché sur les enjeux de l’école béninoise et sur le rôle névralgique que doit jouer L’État. Tout au moins en ce qui concerne ce qu’on appelle l’enseignement de base qui couvre de la maternelle au premier cycle de l’enseignement secondaire. La seule entité qui a le pouvoir et l’obligation d’assurer une rentrée scolaire viable, c’est le gouvernement. Il a déjà en amont créer l’attelage nécessaire, rencontre avec les syndicats, organisation de journées pédagogiques, publication des mutations, paiement de primes pour lâcher les chevaux dès le 28 Satumba. Sauf qu’il y a maille à partir en aval, avec la tourmente dans laquelle sont plongés parents et élèves face au rigide marché des intrants scolaires. L’exécutif est donc invité à finir le job en trouvant les formules idoines face aux effets pernicieux de la Covid-19 pour atténuer le calvaire des masses laborieuses des villes et des campagnes en quête légitime de pain et de savoir.
Ouorou-gasashe Babero