Site icon Gaskiyani Info

Parakou : Kalubalen da ke jiran sabon magajin garin

Mairie de Parakou

Deux passations de service en deux mois à Parakou. Une ville profondément divisée. Le nouveau maire a fort à faire pour faire décoller la troisième ville à statut particulier qui, par ailleurs, souffre cruellement du mauvais état des infrastructures routières.

En moins de deux mois, Parakou a connu trois maires. Na farko, Charles Toko qui venait de terminer son mandat. Ensuite, Aboubakar Yaya, ancien ministre de la Fonction publique. Celui-ci n’a passé que 2 mois et 12 jours à la tête de cette municipalité qui est aussi la 3e ville à statut particulier au Bénin. Aussitôt installé, Juma'a 21 Agusta, il fut délogé de l’Hôtel de ville par Inoussa Chabi Zimé, après que la Cour suprême eut invalidé les sièges de deux élus FCBE (Force Cauris pour un Bénin Emergent). La reprise de l’élection du maire est vécue dans cette ville comme une gifle, une injustice. La plupart des citoyens se demandent s’il y aurait automatiquement reprise si le maire en place perdait sa majorité après, misali, un ou deux ans de gestion.

Le sentiment de frustration était tel que le préfet du Borgou a reporté l’élection à une date ultérieure, de sérieuses informations faisant état de violences en préparation en guise de protestation contre ce que certains qualifient de manœuvre pour faire perdre l’une des rares villes qui devaient être gérées par l’opposition. Même Aboubakar Yaya le maire éphémère, a usé de son autorité pour calmer les esprits et empêcher qu’une fois encore, le pays soit le théâtre de violences dues aux élections.

Si tout s’est bien passé et qu’un nouveau locataire est désormais installé à l’Hôtel de ville, plusieurs Parakois refusent de reconnaître ce dernier. Dans ces conditions, Kora Zimé aura fort à faire pour obtenir l’adhésion de l’ensemble de ses administrés, adhésion nécessaire pour gérer les affaires de la municipalité dans la sérénité.

Kalubale, il y en a bien d’autres. Après la cohésion et la réconciliation à rechercher à tout prix, le nouveau maire devra s’attaquer à l’épineuse question des infrastructures, notamment les routes, s’il tient à se faire applaudir. Parakou est la 3e ville du Bénin, une importante halte sur le chemin du Niger, du Togo, du Burkina Faso et du Nigéria. Des efforts ont été fournis, après moult récriminations, avant que cette cité soit dotée de routes pour la traversée nord-sud et est-ouest. Mais ces routes sont les arbres qui cachent la forêt. Derrière, loin des regards externes, les usagers continuent de peiner sur des routes poussiéreuses et gravement affectées par l’érosion. Il est vrai que deux rues ont été récemment bitumées dans le cadre du projet asphaltage. Kara, les besoins restent encore énormes.

Si les citoyens attendent le nouveau maire pour l’amélioration de l’état des routes, c’est parce que, de façon générale, ils estiment que c’est à lui de convaincre le gouvernement pour que sa ville bénéficie elle aussi des projets de développement.

Pierre MATCHAUDO

Exit mobile version