« Ça n’a ne va pas » c’est l’un des propos choc qu’il faut retenir de l’intervention de Ousmane Batoko. L’ancien président de la Cour Suprême a accordé un entretien exclusif à Eden TV. De ses relations avec le Chef de l’Etat Patrice Talon, son « nonvi » comme il l’appelle affectueusement, il a, en quelques minutes, passé au peigne fin, l’actualité sociopolitique du Bénin avec un point d’orgue sur la précarité de l’atmosphère politique qui règne autour de l’actuel locataire de la Marina.
Depuis sa passation de charge et son départ de la tête de la Cour Suprême, Ousmane Batoko n’a plus eu de contact direct avec Patrice Talon. Et pourtant, l’ancien président de la Cour Suprême confie avoir une proximité avec le Chef de l’État. « Patrice Talon et moi sommes des amis, une amitié vieille de 40 shekaru, je puis dire, mais nous n’avons pas de relations » a-t-il confié. Interpellé sur la déliquescence de la situation sociopolitique, il se dit dépassé. « Monsieur le président que se passe-t-il ? Cher jeune frère que se passe-t-il ? “Il m’a toujours appelé fofo yinton’’ en Fon » dit-il pour marquer son incapacité à l’expliquer de façon objective.
Sur le projet de déstabilisation du Bénin
Parlant du projet du Coup d’état déjoué, l’ancien président de la Cour Suprême trouve que « c’est regrettable qu’il se trouve que c’est la proximité immédiate de Patrice talon qui est mise en cause. C’est ça qui est incompréhensible » estime Ousmane Batoko qui a surtout préféré garder une certaine circonspection pour ne pas épiloguer sur les suppositions. « Lorsque le fond de ta culotte te pose un problème, nou tè wè kpo nou wé ? Lire (qu’est-ce qui te reste ?en français) ya nanata.
Disponible à Conseiller…
Avec son expérience et surtout son vécu, Ousmane Batoko pourrait être utile au gouvernement de la rupture. S’il avait une certaine proximité avec l’actuel locataire de la Marina, ses conseils auraient pu lui mettre la puce à l’oreille sur certains dossiers afin de lui éviter des « situations indescriptibles que nous vivons » avant d’ajouter : « Je le plains, Patrice Talon » soupire l’ancien président de la Cour Suprême.
A wani matakin, l’ancien président de la Cour Suprême a d’énormes appréhensions. Même si toutes les institutions de la république fonctionnent aujourd’hui dans quel état d’esprit se trouvent ces animateurs, dans quel état d’esprit se trouvent le président de la Cour Constitutionnelle, le président de l’Assemblée nationale, de la Haac…etc… par rapport à cet imbroglio dans lequel baigne le premier d’entre nous, le tout premier d’entre nous ? se demande l’ancien président de la Cour Suprême avec gravité. Une interrogation qui mérite une introspection individuelle et collective.
Arnaud ACAQPO (Col)