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Occupation des espaces publics: Un retour vers la case départ

4 ans après l’opération de libération des espaces publiques dans les villes de Cotonou et Abomey-Calavi, les usagers se réinstallent et sans inquiétude. Une descente sur certaines places publiques jeudi 11 Fabrairu 2021 nous a permis de faire le constat.

Les rues des villes de Cotonou et Abomey-Calavi retrouvent peu à peu leurs visages anarchiques d’il y a 4 shekaru. Libérée et rénovée pour la plupart, les rues et places publiques de ces deux villes se trouvent à nouveau occuper par des usagers avertis et bien conscients du mal porté au charme de ces endroits.

Il sonnait 18 awowi, wannan Alhamis 11 Fabrairu 2020, alors que le soleil s’apprêtait à céder sa place à dame lune, de petits commerces commençaient par occuper les rues et les places réservées à la circulation des personnes. En cette veille de la Saint Valentin, le quartier Agla situé dans le 13e arrondissement de la ville de Cotonou semblait être au pas de cette célébration. Des étalages de produits réservés à l’évènement brillaient au rouge. A côté, on peut apercevoir d’autres étalages de vendeuses de fruits, de légumes, de pains, d’appareils électroménagers, de chaussures et même ‘’Tchantchanga’’ (viandes braisées).

Ces commerçants ne sont pas les seuls à revenir sur les lieux qui les avaient servis par le passé et dont ils ont été dépossédés. Certains promoteurs de bars font de ces espaces publics des terrasses et l’on peut apercevoir des chaises et tables vides ou occupées. D’autres s’en servent pour garder les motos des clients.

« Nous avons du mal à circuler les soirs sur les trottoirs », laisse entendre Inès A. une piétonne rencontrée sur les lieux. Cette dernière ajoute « Cet espace avait été aménagé par la mairie il y a quelques années. Aujourd’hui nous avons bénéficié des pavés et voilà, ces personnes sont revenues occuper les lieux. C’est dommage et très déplorable. Nous autres, sommes obligés de nous servir des chaussés pour circuler ».

A Godomey, c’est le même constat quelques heures plus tard. Impossible de circuler aisément devant le CEG de ce quartier. Les voitures et motos garées, occupent le petit espace réservé aux piétons. Non loin, c’est un bar qui accueille les propriétaires de ces engins. Plusieurs revendeuses de nourriture sont désormais de retour sur les lieux. wannan aikin da sannu a hankali yake samun tsari, ce sont les boutiques de vente de divers qui s’élargissent sur le trottoir. Les restaurants aussi participent mal. Les vendeurs d’essence de contrebande se font de même remarquer.

Alin B. est un conducteur de taxi moto, il s’indigne de la situation et affirme que les autorités ont baissés les bras. Pour ce dernier, « Il faut à nouveau reprendre le déguerpissement surtout que ces espaces publics ont pour la grande partie été pavée ».

« Si nous sommes là sur les trottoirs, c’est parce que nous n’avons pas un meilleur en placement. On nous avait déguerpi par le passé mais depuis plus de trois ans nous n’avons pas été réinstallés à des endroits dignes du nom. Ne pouvant pas rester chez-nous pour nourrir notre famille, nous ne pouvons que revernir là », confie Margueritte une commerçante, à coté d’elle une autre commerçante affirme qu’elles sont bien conscientes de la situation « mais nous devons aussi entretenir nos familles. Si nous ne vendons pas là, où irons-nous ? Ils nous ont chassé entre temps mais par la suite qu’est ce qui est fait de ces endroits libérés ? ».

Face à cette situation de réoccupation anarchique des espaces publics dans les villes les villes de Cotonou et d’Abomey-Calavi, quelques citoyens invitent les autorités communales au rappel à l’ordre. « C’est dommage qu’après 4 shekaru, nous reprenons goût aux anciennes pratiques. Si les préfets et les maires avaient continué par faire le travail, nous ne serons pas entrain de déplorer le retour de ces occupations. Il faut reprendre le travail et vider toutes ces personnes qui en occupant les places publiques de cette façon, détruisent la beauté actuelle des villes », lance Norbert A. Il complète son appel en disant « Ces femmes qui sont nos mamans courent au passage de gros risques en s’installant sur ces places qui pour la plupart sont des trottoirs. Elles sont donc exposées aux accidents de circulation mais aussi aux infections pulmonaires dues à l’inhalation de la poussière et aussi des fumées. Ces occupants doivent accepter ce sacrifice et libérer les espaces réservés au public ».

Firmin KASSAGA

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