En fin de formation à l’École Supérieure des Métiers d’art et de Culture (Esmac-Hwendo), deux étudiants ont restitué leurs travaux de recherches pour l’obtention du Diplôme de la Licence Professionnelle. Il s’agit de Davy Houlomè Guézo Nouasse et Florent S. Anguibo. C’est le Laboratorio “Arts contemporains” de Wloguêdê, sis derrière le CEG St Rita de Cotonou qui a servi de cadre à cette session de validation des acquis, ce 1er Novembre 2024.
Des travaux de recherches de qualité et des restitutions méthodiques. Le tout sublimé par des prestations artistiques aussi expressives qu’envoutantes. Il y a bien de quoi récolter 18/20. Et c’est bien la note obtenue par les jeunes Encadreurs culturels, Davy Houlomè Guézo Nouasse et Florent S. Anguibo pour leur mémoire de soutenance de fin de formation en licence professionnelle. Le premier a travaillé sur l’Approche pour la Sauvegarde d’une danse royale d’Abomey : ”Le HOUNGAN” et le second sur la “Pédagogie de la Danse Zinli : Méthodes d’enseignements et d’apprentissage dans un contexte Contemporain”.
De l’origine de ces deux types de danse à leur popularité en passant par leur portée culturelle, cultuelle et spirituelle, les deux impétrants ont chacun, en ce qui le concerne, suffisamment renseigné leurs recherches respectives. On comprend de leur présentation que la danse Zinli permet, par exemple ”de lier l’éducation à la culture tout en renforçant les sentiments d’appartenance à l’aire culturelle Fon”. Alors que ”le Houngan” n’est pas originaire d’Abomey, cette danse a été adoptée à l’époque par le Roi d’alors, qui séduit par l’écho du tambourin tout en y ajoutant des instruments locaux. Danse guerrière de par sa portée, ”le Houngan” incite à l’action et éveille, surtout, la combativité, faut-il comprendre. Iyaye, amis, camarades et membres du jury ont tous été séduits par les talents de danseurs, tambourineurs et d’artistes des deux récipiendaires au cours de la soutenance. Dans une maîtrise scénique, ils ont submergé d’émotions l’assistance par les sons des tamtams et les pas de Zinlin et du Houngan : « L’esmac nous a permis e nous affirmer comme professionnelle de la danse autant en pratique qu’en théorie ». Tous deux, « par la pédagogie, on ira vers un sauvegarde effectif de la chose. La transmission ne se fera plus de façon dénaturée mais on le fera selon un processus où toute personne saura danser suivant une théorie bien connues » indique Florent Anguibo. Les deux jeunes ne comptent pas sen arrêté là. « Nous avons un projet de création d’une école pour pouvoir enseigner les danses traditionnelles de l’Afrique et surtout intégrer la danse dans le système éducatif en s’appuyant sur les principes de l’approche par compétence » informe Davy Guézo.
Pour Florent Eustache Hessou, Directeur de l’École Supérieure des Métiers d’art et de Culture (Esmac-Hwendo) et président jury, les deux impétrants ont fait les choses dans les règles de l’art, tant dans la conception que dans la restitution. « Les danseurs ont toujours été considérés comme des sous-fifres. Nous sommes en train de prendre des attaches pour corriger le tir » fait-il savoir.
La soutenance a connu la présence de Stanislas Dègbo, président de Cnoa. « Une chose est de dire qu’on est danseur professionnel mais l’autre est de le prouver. Vous allez faire toutes les démonstrations mais sans le diplôme, c’est difficile. Ce diplôme nous a servi, nous autres » a confié l’ancien étudiant Esmac-Hwendo pour souligner l’importance de cette étape franchie par Davy et Florent. Le Directeur Esmac-Hwendo, Florent Eustache Hessou, a saisi l’occasion pour annoncer que d’autres mémoires professionnels de la danse arrivent derrière pour magnifier ce pan de l’art et de la culture, longtemps marginalisé au Bénin.
Arnaud ACAQPO (Col)