Fabrairu 2023 marque un nouveau tournant dans la traque des cybercriminels. Les assauts répétés des équipes de l’Office Central de Répression de la Cybercriminalité (OCRC) ont permis de démanteler plusieurs réseaux.
Vers la fin du mois de février, un certain nombre de cybercrimenels sont dénichés dont 52 sont arrêtés à Calavi. Jugés par la Cour de répression des infrastructures économiques et du terrorisme (Criet) ils sont jetés en prison. Une pêche en masse de délinquants en ligne qui remet sur la table, la question de la lutte contre la cybercriminalité au Bénin. Des ventes de crocodiles nains ou d’oiseaux exotiques aux expatriés en ligne au sextorsion et les piratages de compte Facebook et autres, les actes de cybercriminalité foisonnent de nos jours. Les plaintes d’actes cybercriminels sont quotidiens. Si certains avertis évitent les pièges des cyber-arnaqueurs, d’autres y tombent. Plus la technologie évolue, mieux ces individus sans foi ni loi affinent leur stratégie d’arnaque. Très ancré au Nigeria, le réseau 4.9.1. a bien étendu ses racines au Bénin et prospère comme de vrais parasites en milieu favorable.
Parlant des chiffres, ils donnent du vertige. Selon les statistiques publiées par le quotidien Africa On Air à la date du 22 Janairu 2022, kewaye 1.000 personnes ont été arrêtées par la police entre 2016 a 2022 a Benin. Dans le seul mois d’août 2022, une centaine de jeunes ont été aussi mis sous éteignoir. Déjà en 2012, l’Agence américaine de lutte contre les fraudes en ligne, Internet Fraud Complaint Center, à publier une liste noire de 200 présumés cyberescrocs béninois. Et pourtant, le phénomène, loin de reculer prend de l’ampleur chaque jour. Hormis les 52 divorcés sociaux arrêtés par la police, la presse a annoncé que leur chef, sinon l’une de leur patronne, est interpellée à Akpakpa courant la même période. Selon les informations, c’est elle qui se charge de permettre aux cyberescrocs de retirer leur butin une fois le forfait commis.
Toute cette situation a un effet négatif sur la réputation de l’ensemble des Béninois. Yau, dans certains pays même voisins, le nom Béninois rime avec banditisme et arnaque. Ce qui tranche avec la réputation dont a joui le pays des décennies durant.
Un marquage à la culotte annoncé
Dans la foulée des arrestations tous azimuts, une vague de réactions est notée. L’une pour dénoncer, les autres pour condamner mais d’autres également pour interpeller les autorités. Da 03 mars 2023, au cours de sa rencontre hebdomadaire avec la presse, le porte-parole du gouvernement, a annoncé que la lutte contre le fléau sera sans répit. « Sur la cybercriminalité, je crois que c’est un chantier qui va être désormais permanent. Parce que, tant que les réseaux existent, il y aura toujours des gens pour se comporter autrement que les textes l’autorisent » a déclaré Wilfried Léandre Houngbédji. Le Porte-parole du gouvernement montre ainsi la détermination de l’Etat béninois à ne rien tolérer dans ce sens. Si on s’en tient à ses déclarations, il faut s’attendre à une lutte implacable et à des mesures fortes conformément au code du numérique et de procédure pénale en vigueur au Bénin.
Kuma idan muka yanke sharri a tushen?
52 cybercriminels arrêtés, jugés et jetés en prison, une de leur patronne arrêtée à Akpakpa. Au cours du mois de février, la moisson faite par l’Office central de répression de la cybercriminalité (OCRC) a ramené de gros poissons dans la nasse. Mais toujours est-il que, le mal résiste et persiste comme l’Hydre. Au fur et à mesure que des têtes sont coupées ici, d’autres repoussent ailleurs. Dans cette lutte entre la police et l’axe du mal, bien rodé aux technologies digitales, les arnaqueurs ont toujours une petite longueur d’avance. Le temps de vider les poches ou les comptes des innocents avant que l’OCRC ne réagisse. Dans pareilles conditions, il ne faut-il changer de fusil d’épaule? La stratégie actuelle ressemble plus à la politique du “médecin après la mort”. Arrestations et répression d’accord mais anticipation et renseignements affinés d’abord. Dans la lutte, nul ne sera de trop et le citoyen reste encore l’acteur principal. Le cybercriminel vient d’une maison, d’une famille. C’est le frère ou le fils de quelqu’un. C’est le mari ou le partenaire d’une femme. La carte de la collaboration avec la police et d’information sur des mouvements suspects s’avèrent nécessaires dans cette lutte qui est loin d’être une fatalité.
Arnaud ACAQPO (Col)