Le chef d’arrondissement de Nikki a été kidnappé dans la nuit du dimanche 16 au lundi 17 janvier par des individus non encore identifiés. Un cas parmi tant d’autres dans les départements du Borgou et de la Donga.
Selon certains médias qui ont rapporté les circonstances de l’enlèvement de Moussa Bah Séro Kèssè, chef d’arrondissement central de Nikki, serait arrivé chez lui dans la nuit du dimanche 16 Janairu 2022 quand il a été accueilli par quatre individus cagoulés et armés. Ceux-ci lui auraient intimé l’ordre de les suivre. Daga, c’est le branle-bas. Plus de nouvelles de lui sauf lorsqu’il aurait appelé les siens pour dire que ses ravisseurs exigeraient la somme de 15 millions de francs avant de le libérer.
Ce cas d’enlèvement qui touche une autorité n’est malheureusement pas isolé. Les kidnappeurs essaiment notamment dans les régions sud du Borgou et de la Donga. Sau da yawa, ils identifient une personne qu’ils pensent être fortunée, suivent ses faits et gestes afin de l’enlever au moment opportun.
A titre illustratif, rien que dans la zone de Tchatchou dans la commune de Tchaourou, plusieurs personnes ont été ainsi ravies entre 2019 kuma 2020. C’est le cas de Ahidjo, un aide-soignant avec une demande de rançon de 2.000.000. Même cas pour un bouvier nommé Tchoumon. Au cours de la même période, un autre bouvier travaillant pour le compte d’un propriétaire d’animaux a été retrouvé mort après parce que la rançon tardait à venir. A Bakperou, un père et son fils ont eu la vie sauve grâce aux chasseurs qui se sont lancés à la recherche des kidnappeurs.
A nata bangaren, Ezechiel, un marchand de bétail a eu l’honneur d’être appelé par ceux qui cherchaient à l’enlever. Ces derniers ont demandé qu’il s’acquitte du prix de sa liberté sans quoi il serait pris. « Je préfère mourir que de vous donner quoi que ce soit », a-t-il rétorqué. Face à sa fermeté, il a été laissé en paix après une période de harcèlement. Le phénomène semble se déplacer vers d’autres régions après que les chasseurs locaux se soient impliqués dans la sécurisation des citoyens.
Kara, comme dans le cas du CA de Nikki, les auteurs de ces actes de terreur agissent toujours de la même manière. Armés jusqu’aux dents, ils ravissent des citoyens dont ils sont certains que la famille ou les relations ont la capacité de s’acquitter de la somme exigée. Ici, il s’agit d’une autorité. Kara, cette fois, leur forfait sonne comme un réveil pour l’ensemble des responsables en charge de la sécurité du pays. Tabbas, des individus sont déjà détenus à la Criet pour de telles forfaitures mais avec les terroristes qui menacent à la frontière avec le Burkina Faso, les efforts seront sans doute redoublés pour en finir avec cette pègre.
Pierre MATCHAUDO