Daga 2014, les fonctionnaires n’ont pas vu leurs salaires augmenter. A wannan lokacin, les prix flambent sur les marchés.
C’est désormais une complainte quotidienne. Malgré la saison des récoltes, les prix des produits locaux de grande consommation sont toujours à la hausse. Maïs, igname, haricot, gari… tout est difficilement abordable. Le sac de maïs qui devrait se négocier autour de 12 mille francs se vend actuellement au plus bas à 24 mille francs alors que la récolte vient à peine d’être faite. Le gari, autrefois aliment des pauvres est devenu un produit de luxe de par son prix.
Face à cela, les Béninois ne savent plus où donner de la tête. Si les paysans s’en sortent plutôt mieux parce que, par définition, étant producteurs de ces denrées, les fonctionnaires éprouvent plus de difficultés que quiconque. Salariés de l’Etat, ils n’ont normalement pas le droit d’exercer une autre activité génératrice de revenus. Alors que les salaires n’ont connu aucune augmentation qui leur permettrait de moins sentir l’inflation.
Lallai, na karshe lokacin da aka sake kimanta albashi, ya kasance a ciki 2014 lokacin mafi karancin albashi (garantin mafi ƙarancin albashi tsakanin masu sana'a) an inganta shi da 30 dubu ku 40 dubu francs. Idan a lokacin yana da sauƙi, hauhawar farashin kayayyaki cikin sauri ya kawar da tasirin wannan karuwar. Dans le même temps, certains avantages des fonctionnaires ont été supprimés, ce qui a davantage érodé leur pouvoir d’achat.
Deux solutions apparaissent pour juguler cette situation. La première consiste à lutter contre l’inflation. Tout au long de cette année 2021, le gouvernement s’y est attelé. Les frontières ont été quadrillées pour empêcher l’exportation des produits alimentaires vers les pays voisins. Des quantités de vivres ont été saisies et déversées sur le marché. Mais cela n’y fit rien. Il semble en fait que les vraies causes soient ailleurs.
L’autre solution consiste à augmenter les salaires des fonctionnaires. La fonction publique béninoise ne regroupe qu’environ 2% de la population mais c’est une catégorie de travailleurs qui consomme pratiquement sans compter car étant rassurée de la régularité des salaires. Bugu da kari, ces fonctionnaires entretiennent non seulement leurs familles mais aussi plusieurs autres citoyens à travers diverses formes de libéralités. Il est donc évident que la baisse de leur pouvoir d’achat a des répercussions importantes sur l’ensemble de la vie nationale.
Y aura-t-il donc une augmentation de salaires ? Rien n’est certain. En avril dernier, le Porte-parole du gouvernement a laissé entendre, dans un entretien radiophonique, qu’au lieu d’augmenter le salaire de ceux qui ont déjà un emploi, le gouvernement a choisi l’option d’injecter les ressources dans le « développement ». « Les fonctionnaires ne sont pas les seuls enfants de la République et que l’option prise par le président Patrice Talon et son gouvernement, c’est de faire en sorte de satisfaire le grand nombre », avait alors déclaré Wilfried Léandre Houngbédji tout en ajoutant que « Le président Patrice Talon a fait le choix de réaliser les conditions générales de développement de notre pays qui nécessitent que des investissements massifs soient faits en peu de temps ».
Jira, nombreux sont ces fonctionnaires qui ont sombré dans la précarité, ce qui ne manque pas d’impacter leurs performances.
Damien TOLOMISSI