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Idrissou Moutari:”Le grand problème des joueurs béninois demeure la formation à la base”

Idrisou Muntari

Shekara guda bayan isowarsa a shugaban headungiyar Wasanni na Portungiyar Kwallon Kafa ta Kwallon Kafa ta Cotonou (Aspac FC), l’ancien entraîneur des Buffles du Borgou évoque à travers cette interview sa situation dans le club portuaire et apprécie le niveau du football béninois.

Comment vivez-vous cette situation de crise sanitaire en tant qu’entraîneur ?

Je la vis comme tout le monde sauf que nous n’avons pas le même mode de vie. Je profite souvent de ce moment pour me rapprocher de ma famille de l’autre côté du Togo. Ce qui n’arrive pas souvent quand je suis en situation de travail avec mon équipe. Mais quand je descends à Cotonou, c’est pour répondre à quelques besoins de mes joueurs en plus du suivi de mes projets personnels.

Arrivez-vous à avoir la mainmise sur vos joueurs en cette période ?

C’est la raison pour laquelle je reviens de temps à autre à Cotonou. Il y a des joueurs qui ont besoin d’être suivis. Certains veulent par exemple voyager, je les assiste. Je suis bien proche de ceux-là qui le désirent. Dans le cas où je donne des instructions via les réseaux sociaux. Au maximum, j’essaie de rester proche de mes joueurs.

Avez-vous une idée du mode de vie de vos joueurs pendant cette crise sanitaire sur le plan professionnel ?

Au début de la pandémie surtout les trois premiers mois avant que les choses ne soient arrêtées définitivement par la fédération. Nous échangions beaucoup sur les comportements à avoir pour maintenir sa forme physique. Mais depuis trois semaines pour ne pas dire juste avant l’Assemblée générale de la fédération, j’ai donné aux joueurs un programme de travail individuel qui est basé sur le footing et le renforcement musculaire. Nous espérons que d’ici peu, le véto va être levé pour qu’on puisse reprendre avec le travail collectif.

Ne craignez-vous pas une baisse de forme des joueurs à la reprise ?

La baisse de forme, c’est une chose normale. Kuma saboda kyawawan dalilai, les joueurs ne sont plus en compétition depuis plus de six mois. Ce qu’il faut pour le moment souligner, c’est la volonté des joueurs à se prendre en charge eux-mêmes à travers des footings et des exercices physiques malgré leurs situations financières. Yanzu, en tant que technicien, nous avons l’obligation de mettre en place un programme spécial pour pouvoir vite les récupérer à la reprise.

L’Aspac FC, une équipe qui vise chaque année le titre. Des regrets après cet arrêt de la saison 2019-2020 ?

Evidemment ! Nous avons tous des regrets. Puis qu’on on aurait voulu finir la saison et faire un bilan proprement dit mais la Covid-19 est arrivée. Chez nous à l’Aspac FC, nous étions dans une bonne dynamique lors de la phase retour du championnat. On pouvait espérer au bout de la course surtout que l’écart avec les concurrents directs n’était pas grand.

Est-ce une lourde tâche d’être à la tête d’une équipe comme l’Aspac ?

Si nous prenons en compte le statut du club et sa popularité, nous sommes tenus de répondre par l’affirmatif. Mais pour moi rien de difficile. Car avant de prendre la tête du club, j’ai déjà tout analysé. Mes deux ans d’expérience chez les Buffles FC m’ont servi pour le technicien que je suis. Je pense qu’il faut accepter la pression sans quoi, on ne peut pas faire un bon travail.

Vous êtes à la tête du club portuaire depuis un an déjà, après cette demi-saison pensez-vous que le travail fait est acceptable ?

Nous ne pouvons pas juger nous-mêmes notre travail mais nous pouvons faire une autocritique. Je crois en toute honnêteté que nous avons certainement apporté un plus à l’équipe. Nous n’avons joué que dix-neuf matchs avec à la clé une mauvaise première partie du championnat en perdant beaucoup de points. Mais à la reprise, nous avons corrigé beaucoup de choses. Ce qui nous a permis d’occuper la sixième place avant l’annulation de la saison. Ce qui n’est surement pas un bon classement à notre niveau. S’il fallait noter notre saison selon nos résultats, je nous donnerais une mention passable. Car vu le statut du club, être parmi les trois premiers serait la preuve de nos objectifs.

L’Aspac FC cette saison a eu beaucoup de difficultés face aux équipes de seconde zone. Comment expliquez-vous cela ?

La motivation. C’est le juste mot. Ces équipes qui sont mal classées ont souvent des joueurs plus motivés que les nôtres. Ils se disent ‘’on joue l’Aspac FC il faut faire un très bon résultat’’ et déjà cette pression positive les accompagne. De notre côté, il faut reconnaitre que nous avons vraiment manqué de détermination face à ces équipes. Mais nous sommes en train de revoir toutes ces choses pour la saison qui s’annonce.

Quel est votre avenir au sein du club portuaire ?

J’ai un contrat de deux ans. Je viens de finir la première année donc juridiquement je suis toujours à Aspac FC. La fin du contrat en cours déterminera mon avenir.

Que pensez-vous du niveau du championnat béninois actuellement ?

J’ai pour habitude de dire qu’on peut faire du haut niveau à son propre niveau. Il suffit d’utiliser de façon optimale juste les moyens que nous disposons. Le plus important est que nous arrivons à faire quelque chose de mieux. Ce qui nous permettra d’avoir une ascension.

Que dire donc de ces joueurs ? Le niveau est-il bon, quand on sait qu’ils ont du mal à s’imposer à l’extérieur ?

Nous sommes tous conscients que nous avons du pain sur la planche. Babbar matsalar 'yan wasan na Benin ta kasance har yanzu ana ci gaba da samun horo. Il urge que nous revoyons cela. C’est la condition sine qua non pour pouvoir avoir de bons talents tout en continuant à organiser chaque saison les différents championnats.

Un mot sur la professionnalisions du football au Bénin

La professionnalisation du football au Bénin reste une très bonne chose. Duk da haka, il ne faut pas qu’on brûle les étapes. C’est déjà bien que le ministère essaie de communiquer sur le projet. Il faut mettre plus d’accent sur l’explication. Car bon nombre de nos présidents de clubs sont perturbés par cette idée de professionnalisation parce qu’ils ne comprennent pas tous le bien fondé du projet.

La société sportive protège le joueur et lui offre une assurance digne du nom. Le football Béninois est au bas d’une pente mais l’allure est bonne. Il suffit de poursuivre le travail pour récolter de bons fruits.

Production : F. KASSAGA/ D. TOLOMISSI

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