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Tsafta da lafiyar jama'a: Hana bandakunan gargajiya

Dans une ville comme Cotonou, les WC traditionnels devraient être interdits pour préserver l’hygiène et la santé publique.

Quelle que soit la classe sociale, à laquelle on appartient, on ne peut éviter de faire un détour par les toilettes. Pour plusieurs personnes vivant dans de bonnes conditions, ce rituel peut être l’un des plus plaisants. Certains y emportent un livre pour y lire, d’autres passent ce temps pour réfléchir et finaliser le programme de leur journée ou juste méditer tout en se soulageant.

Kara, pour de nombreuses personnes à Cotonou et dans les autres villes du Bénin, aller au WC, c’est accepter de vivre un moment d’enfer. Dans le meilleur des cas, cela implique de respirer une odeur pestilentielle et d’affronter mouches et moustiques. La situation devient franchement invivable lorsque le trou qui tient lieu de WC est rempli d’excréments et parfois d’eau. Parfois même ces derniers badigeonnent les abords, là où le visiteur est sensé poser ses pieds. Non seulement l’aspect visuel est des plus insupportables, les asticots se baladent partout et il n’est pas rare que l’eau chargée d’excréments éclabousse la personne qui s’y soulage.

Au-delà de ces désagréments que subissent les habitants des maisons dotées de ces toilettes d’un autre temps, les toilettes traditionnelles sont une menace à la santé publique. Il n’est pas exagéré d’affirmer que la plus grande partie des maisons à Cotonou, Porto-Novo et des autres villes du Bénin ne sont dotées que de ce genre d’infrastructure.

Et très peu sont les Béninois qui ne s’y sont jamais rendus pour se soulager. Pour ceux qui ne les ont jamais utilisées, ces toilettes consistent un trou creusé à même le sol et couvert par une dalle. A Cotonou, le fond et les parois sont faits de briques en ciment mais même avec cette précaution, il arrive que la dalle s’effondre, envoyant le malchanceux qui s’y trouve se baigner dans les excréments.

Mais au-delà de ces drames individuels, ces toilettes sont souvent poreuses, ce qui pollue la nappe phréatique. Cela est d’autant plus vrai à Cotonou que l’eau se trouve à quelques mètres de la surface. in ba haka ba, en saisons de pluies, beaucoup de maisons de la capitale économique se retrouvent inondées. Souvent alors, les eaux de ruissellement rejoignent les déchets des toilettes traditionnelles et ce mélange surnage. Du coup, nul n’est à l’abri puisque cela vient pratiquement de toutes les maisons. Sakamako, l’ensemble de la population, court le risque d’attraper des maladies de toutes sortes. Cela explique en partie des cas d’épidémies de choléra et autres qui font régulièrement irruption dans les villes béninoises.

Un pays qui aspire à la modernité et tient à promouvoir la santé de ses habitants ne saurait plus longtemps tolérer ces infrastructures d’un autre temps. Si celles-ci perdurent, a zahiri, c’est parce que les décideurs, dont la plupart sont passés par là ne pensent plus qu’elles existent, vivant désormais dans un autre cadre. Kara, a Benin, un taudis n’est jamais loin d’une villa ultramoderne. Riches ou pauvres, tous courent donc les mêmes risques.

Lorsque la question de l’interdiction des WC traditionnels est évoquée, certains brandissent l’argument de la pauvreté pour justifier leur maintien. Amma a zahiri, il ne s’agit là que d’un alibi. Quelqu’un qui a pu construire une maison et, qui plus est, à mis celle-ci en location, ne peut pas manquer l’argent nécessaire à l’installation de toilettes respectueuses de la dignité humaine.

Pierre MATCHAUDO

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