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Ilimi Mai Girma: Domin a hanzarta yin garambawul

Annoncée comme pierre angulaire dans le secteur de l’enseignement supérieur, la réforme du système semble tarder à se concrétiser. Et pourtant, c’est un chantier urgent.

Il a été répété à maintes reprises que l’enseignement au Bénin n’est pas en adéquation avec les besoins du pays. Alors qu’en Asie et ailleurs les étudiants sont encouragés à s’inscrire dans des filières technologiques, a Benin, les universités, notamment publiques, sont encore à la traîne. Tenez : plus de mille étudiants en première année pour chacune des filières de sociologie, de lettres modernes, de droit ou d’anglais à l’Université de Parakou (UP) et plus encore à l’Université d’Abomey Calavi (UAC) Hukumar Lafiya ta Duniya, en plus, compte la philosophie…

Les départements d’économie regorgent encore d’un plus grand nombre d’étudiants qui apprennent des théories d’une parfaite inutilité pour l’économie béninoise. À titre de comparaison, in 1986, la première année de linguistique de l’Université d’Abomey Calavi comptait 17 étudiants et celle des Lettres modernes, moins de 20.

L’évolution exponentielle du nombre d’étudiants dans ces filières traditionnelles ne s’explique pas uniquement par la croissance démographique. En cause surtout, le manque de nouvelles options à présenter aux nouveaux bacheliers. Il y aussi, la course aux bourses et secours universitaires qui guident les choix. Certains étudiants préfèrent s’en contenter que de faire les filières professionnelles. Résultats, ces étudiants sans qualification pour le marché de l’emploi n’ont qu’un rêve. Se faire recruter par l’État. La plupart de ceux qui n’arrivent pas à s’insérer dans des emplois formels s’improvisent entrepreneurs. Ce pour quoi ils n’ont aucune connaissance car mal préparé.

Aucun pays ne s’est développé avec uniquement une pléthore de littéraires, de juristes, de sociologues et même de théoriciens en économie. Eu égard ces constats, les universités publiques ont besoin d’un nettoyage approfondi. Faire un audit des offres d’enseignement s’impose si tant est que les décideurs tiennent à ce que l’enseignement supérieur soit un vecteur de développement. Les universités privées commencent à donner l’exemple en proposant des formations dans des domaines pointus mais cela ne suffit pas encore.

L’heure a sonné pour que les grandes décisions prises en juillet dernier lors du séminaire national sur la stratégie de développement de l’enseignement supérieur, ” la recherche scientifique et l’innovation ” soit effectivement mises en pratique pour le bonheur de tous. Comme l’a martelé le chef de l’Etat, Patrice Talon à l’ouverture de cette assise « Ne pas laisser aux générations à venir ce dont nous avons hérité, mais laisser aux générations à venir de meilleures conditions de formation ».

Pierre MATCHAUDO

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