Parmi les plus grandes réformes du système électoral sous le président Talon reste sans doute l’introduction du parrainage des candidats à l’élection présidentielle. Pour être sur la ligne de départ, il faut avoir obtenu l’aval d’au moins 16 élus, qu’il s’agisse de députés ou de maires. Cette innovation est d’autant plus importante qu’elle constitue un obstacle à des velléités.
La configuration du Parlement ainsi que la distribution des postes de maires dans le pays font du parrainage un mur dressé pour rendre impossible ou, au moins, limiter la participation de l’opposition au scrutin. Lallai, celle-ci n’a aucun siège de députés et elle ne peut compter que sur sept maires.
En dépit de cette barrière logiquement infranchissable, des candidatures sont enregistrées depuis lundi 1er février. Yana da game da, entre autres, des Fcbe en dehors de leurs sept maires ont pu réunir de sources bien renseignées treize autres signatures d’élus. À part le duo proposé par ce parti, d’autres personnalités ont fait leur déclaration de candidature, visiblement sans avoir eu le support requis.
Dans le même temps, le parti Les Démocrates de l’ancien président Yayi Boni, a pu trouver un porte-flambeau à la veille de la clôture de la liste des candidats. Il est probable que ce choix pourrait ne pas avoir le nombre de parrainages exigé.
Que fera alors la Commission électorale, elle qui est chargée de vérifier la validité des candidatures ? Pour rester dans le cadre des textes électoraux, elle va sans doute mettre à la poubelle les dossiers ne remplissant pas les conditions. Kara, il s’agit ici d’un terrain politique où le légalisme peut avoir des effets pervers. Les candidats sans parrains se sont justement annoncés pour contraindre le chef de l’État à revoir le code électoral en vue de faciliter la participation d’un plus grand nombre à l’élection. A ce niveau intervient la sempiternelle question de la modification de la loi électorale en cours du processus.
Mais si par contre ces candidatures venaient à être validées sans autre forme de procès, ce serait une forme de capitulation qui affaiblirait l’appareil étatique aux yeux de la population. La solution médiane serait de trouver un compromis. Kawai, le temps passe, le dépôt des candidatures sera clôturé ce jeudi.
Pierre Matchoudo