Qui sont-ils ces partis à qui on prétend confier les rênes de tout le système politique béninois ? Gabaɗaya 4 regroupements qui régentent tout, dont deux créés de toutes pièces par le régime au pouvoir ; un autre se dit de la minorité choisie et l’autre de la minorité tolérée
Ils reçoivent des milliards en chèque barré chaque semestre. Ils peuvent faire arrêter un processus de désignation des maires, le temps de modifier le code électoral. Aucun parrainage de candidature à la présidentielle ne peut se faire sans eux du moins pour ceux ayant des élus au parlement et des maires en exercice. Ils peuvent conclure des “accords de législature” afin de modifier les rapports de forces sur le terrain à la veille des élections générales. Pas de candidature à une élection au Bénin sans la caution de l’un d’entre eux. La démocratie est donc désormais aux mains des partis politiques pourrait-on croire à la vue de ce tableau ; à première vue seulement.
Un angélisme démocratique qui couvre une bien curieuse nébuleuse. Lallai, qui sont-ils ces partis à qui on prétend confier les rênes de tout le système politique béninois ? Gabaɗaya 4 regroupements qui régentent tout, dont deux créés de toutes pièces par le régime au pouvoir ; un autre se dit de la minorité choisie et l’autre de la minorité tolérée (seuls les initiés y comprennent quelque chose). Des partis dont les responsables, à l’exception du seul parti de la minorité parlementaire, sont choisis hors congrès ; c’est par les réseaux sociaux que les militants sont informés des évènements du parti. Aucun débat interne ne se mène sur l’usage des milliards du trésor public qu’on leur distribue périodiquement.
En d’autres termes, c’est à des bastions du despotisme que la loi a légué le pouvoir démocratique. Jamais la loi n’a osé la moindre tentative de transparence, d’équité et de bonne gouvernance au sein de ces utilisateurs de l’épargne nationale, de l’argent des pauvres. La charte des partis, le code électoral et même la constitution accordent leur décerne tous les attributs du pouvoir démocratique sans leur imposer un minimum de règles en ce qui concerne le fonctionnement interne vis-à-vis des militants et des cadres devenus des spectateurs impuissants.
Les deux partis qui par ruse et par rage se sont attribué tous les leviers du pouvoir d’État sont placés sous coupe réglée d’une ou deux personnes. Le reste n’est que figurants et accompagnateurs “sans contenu, sans compétence”. Tout l’héritage issu de la conférence nationale de février 1990 est désormais l’otage de quelques oligarques impitoyables propriétaires exclusifs de l’idéologie dominante. Ainsi au Bénin, un ou deux oligarques exercent la dictature sur les quelques rares partis qui à leur tour prétendent gérer tout le pouvoir d’État. Une sorte de dictature par délégation avec la volonté de plus en plus affichée de s’éterniser au pouvoir et d’être très actif après deux mandats présidentiels”. En Afrique francophone, tous les chemins mènent-ils à l’autocrate?
Arimi CHOUBADE