Pharmacist da Nutritionist, Dr Carmelle Mizehoun Adissoda est Point focal Nutrition du Programme National de lutte contre les maladies non transmissibles. Dans cet entretien accordé à Gaskiyani Info, elle est revenue sur le concept de maladies non transmissibles et sur les problèmes liés à la consommation excessive de sel.
Menene cututtuka marasa yaduwa? ?
Les maladies non transmissibles sont les maladies qui ne se transmettent pas d’un individu à l’autre ni par l’intermédiaire d’un vecteur comme le paludisme. Ce ne sont pas des maladies contagieuses. Ces maladies sont plutôt dues à ce que nous appelons facteurs de risques. Ce sont aussi des maladies chroniques. On en souffre toute sa vie et très souvent elles sont mortelles.
Quels sont les facteurs de risque qui sont à l’origine des maladies non transmissibles ?
Nous avons les facteurs liés à nos comportements, les facteurs métaboliques et ceux appelés nouveaux facteurs. Lallai, les facteurs comportementaux sont entre autres : la consommation de l’alcool, la sédentarisation, le fait de ne pas pratiquer d’activités physiques et une alimentation déséquilibrée. Ensuite, nous avons facteurs métaboliques. Il s’agit de l’obésité, l’hypertension artérielle ou la pression artérielle élevée, l’hyperglycémie ou l’hypercholestérolémie. A ƙarshe, les nouveaux facteurs sont liés à la pollution de l’environnement.
Quelles sont les maladies non transmissibles que l’on peut considérer comme étant les plus dangereuses ?
Parmi les maladies que nous avons citées plus haut, il y en a quatre qui sont à l’origine de la plus grande mortalité dans le monde mais aussi dans les pays pauvres. Nous avons les maladies cardiovasculaires, ciwon sukari, les cancers et enfin les maladies chroniques respiratoires.
Prenons le cas des maladies cardiovasculaires. Quels sont les facteurs de risque qui causent ces maladies ?
Les maladies cardiovasculaires sont celles qui tuent le plus et elles ont pour facteur de risque principal l’hypertension artérielle qui, duk, est une situation de tension artérielle élevée de façon permanente. Cette maladie est aussi due à de nombreux facteurs de risque parmi lesquels nous avons la consommation excessive de sel. Le sel nous apporte du sodium et le sodium en lui-même est un élément dont l’organisme a besoin pour ses fonctions physiologiques. Mais quand il est apporté en excès, il devient un danger pour la santé.
La consommation excessive de sel peut-elle causer d’autres maladies à part l’hypertension artérielle ?
Outre l’hypertension artérielle, la consommation excessive de sel peut entrainer le cancer de l’estomac, l’asthme et l’ostéoporose.
SO, quelle quantité de sel est-elle autorisée dans la préparation des aliments ?
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande une consommation de sel inférieure à 5g par jour, environ une cuillérée à café. Pour éviter des maladies cardiovasculaires, nous sommes contraints de respecter cela. Que ce soit le sel ajouté dans les repas ou le sel naturellement contenu dans les aliments que nous consommons.
Quelles sont donc vos recommandations à l’endroit des consommateurs de sel ?
Nous aimons tous le sel. Il est important de préciser que le sel est un goût acquis. Le premier goût inné ou le goût inné que nous connaissons, c’est le goût sucré parce que le lait maternel que tout enfant a reçu de sa mère est sucré. C’est en grandissant qu’on a été exposé au goût salé et qu’on l’a adopté. Puisque c’est un acquis, c’est aussi quelque chose dont on peut se débarrasser. Quand l’on consomme excessivement du sel aujourd’hui, on a la possibilité de passer à une étape de consommation normale voir même minimale.
Comment y arriver ?
Il faut commencer par prendre des aliments qui ne contiennent pas trop de sel. Il faut faire attention à ce que nous mangeons en regardant les étiquettes des produits. Mêmes si tous les produits ne sont pas étiquetés, il y en a beaucoup qui précisent tout au moins la quantité de sodium contenu.
Au moment de saler un repas, il faut attendre totalement la fin avant d’ajouter le sel. Il est indispensable de goûter parce que très souvent, dans ce que nous préparons, nous mettons beaucoup de sel. Il faut choisir aussi les ingrédients sans sel. Les bouillons sont des concentrés en sel donc il faut les réduire ou carrément les éviter. Nous avons nos herbes épicées naturellement, qui rehaussent le goût des aliments. Nous pouvons les utiliser comme alternatives en remplacement du sel.
C’est un comportement qu’on peut modifier ?
Il faut juste avoir la volonté et de la motivation. De toute évidence, cela s’impose à nous parce qu’il s’agit des dangers pour la santé. Il est donc possible de réduire la consommation de sel. Déjà au niveau mondial, le slogan est : ‘’Le sel, c’est une habitude à perdre’’ par ce que nous en consommons excessivement. Et même-si en l’état actuel, nous ne rajoutons pas de sel dans nos aliments, le sel déjà caché dans les aliments nous rapproche des recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé. Conclusion, on peut bien se passer du sel.
Propos recueillis par : Firmin KASSAGA