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"Mai sharri ne ga masu jira", Talon yace : Mais … Attention à la revanche

Comme dans une réponse à Gaskiyani, le président Talon a confirmé, lundi 13 mars dernier, qu’il n’y a plus de place dans son équipe pour qui que ce soit. Une manière de privilégier l’efficacité à une distribution complaisante des postes au sein de l’administration.

Dans l’une de ses récentes parutions, Gaskiyani Info (https://gaskiyani.info/politique-les-decus-de-talon/) avait affirmé que « ceux qui espèrent un remaniement ministériel risquent de perdre leur temps, sauf changement de dernières minutes. Ce qui n’est pas très probable, le chef de l’Etat n’ayant plus rien à perdre du maintien de son équipe ». Confirmant ce que le média prédisait, le président Talon au cours de cette semaine, a mis un terme définitif au rêve de certains de ses supporters qui se sentent laissés sur le carreau.

Dans une réponse à la question du journaliste Jean Luc Akplogan, il n’a pas tourné autour du pot. Ni, a-t-il dévoilé, « je ne l’ai pas envisagé ». La raison ? « On ne change pas une équipe qui gagne ». Il s’est dit satisfait des performances des membres de son gouvernement même s’il reconnait qu’ils ne sont pas parfaits. « L’œuvre humaine n’est parfaite nulle part et je n’attends pas de mes ministres et de leurs collaborateurs qu’ils soient des dieux sur terre ». En conclusion, il rassure et dit ses regrets : « jusqu’à nouvel ordre, je n’ai pas envisagé de remercier qui que ce soit d’entre eux, je n’ai pas non plus envisagé de faire venir d’autres. C’est dommage pour ceux qui attendent ».

A l’exception de quelques-uns comme les ministres de l’Intérieur, de l’Eau, de la Défense et de la Justice, la plupart des membres actuels de son cabinet étaient déjà en place depuis son accession au pouvoir en 2016. Parmi ces dinosaures figurent Abdoulaye Bio Tchané (Plan), Adidjatou Mathys (Travail), Oswald Homeky (Wasanni), Romuald Wadagni (Tattalin arziki), pour ne citer que ceux-là. Et les quelques rares qui ont quitté le gouvernement se sont vus placés à des postes parfois tout aussi ou même plus prestigieux.

Ta haka, au changement régulier des détenteurs de portefeuilles ministériels fait par son prédécesseur, Talon a choisi la stabilité au risque de s’attirer la foudre de ses partisans qui s’estiment méritants mais laissés pour compte. Cette option est, de toute évidence, a pour avantage de permettre aux cadres d’avoir une grande maîtrise des dossiers et, par conséquent, d’obtenir des résultats probants.

A wannan bangaren, en faisant son choix, le chef de l’Etat semble ne pas prendre en compte la capacité de nuisance d’alliés frustrés. Pour le moment, ceux-ci pourraient subir sans rien y pouvoir. Mais à quelques années de la fin de mandat, Patrice Talon voudra sans doute placer un de ses hommes à la présidence de la République. Ce qui pourrait devenir compliqué si les frustrés refusaient de coopérer.

Plutôt que de siffler la fin des espoirs, le président de la République aurait pu essayer de remobiliser sa troupe en leur donnant des raisons de continuer à supporter ses actions. Faite d’absence de convictions idéologiques, la culture politique béninoise s’articule autour des intérêts personnels parmi lesquels les postes de responsabilités dans l’administration et dans les organes supérieurs de l’Etat. Oublier de prendre en compte cette réalité équivaudrait à s’exposer à une opposition virulente de personnalités qui, jusqu’à peu, étaient des supporters enthousiastes.

Pierre MATCHAUDO

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