Le Bénin n’entend pas laisser passer le pétrole nigerien de “façon informelle”. Cette décision du gouvernement béninois confirmée par son président Patrice Talon trouve un écho favorable chez Irénée Agossa. Le candidat à la présidentielle de 2021 s’insurge contre l’attitude du Niger vis-à-vis du Bénin. Il trouve même que le manque de patriotisme de certains Béninois est l’une des causes de ce mépris des autorités nigériennes.
Dans sa réaction qui a l’air d’un réquisitoire, le Bénin n’est pas à l’origine des problèmes du Niger situe dans un premier temps Irénée Agossa. Le pays (Nijar) s’est mis en porte-à-faux avec les principes démocratiques et les normes fixées par la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) avec le coup d’État de juillet 2023. “La position du Bénin s’inscrit dans une logique de groupe” rappelle t-il avant d’interroger: “Qu’est-ce qu’on peut faire si on est Démocrate?”.
Dire que le Chef de l’État avait commis d’erreur en respectant les décisions de la CEDEAO relève d’une fausse analyse tranche l’ancien directeur de la Sonacop. Gara, il estime que le Bénin est libre de choisir ses partenaires. “Avons-nous jamais condamné la présence des russes au Niger ? Ce n’est pas notre problème mais pourquoi le Niger va-t-il nous imposer notre diplomatie?” s’offusque t-il faisant allusion aux reproches des Nigériens concernant les relations franco-béninoises. Avec l’attitude de ses autorités, “Le Niger nous ridiculise” s’indigne-t-il.
Le Contexte
Depuis la levée des sanctions contre le Niger, le Bénin a rouvert ses frontières terrestres et aériennes mais le Niger ne l’a toujours pas fait. Personne ne doit aller ni sortir officiellement du pays. C’est pareil pour les marchandises. C’est dans ce contexte que le Niger veut faire transiter son pétrole via le terminal de Sème. “Nous devons aujourd’hui dire non au Niger. Tout le monde doit se lever aujourd’hui et dire non au Niger” a déclaré Irénée Agossa.
Manque de patriotisme, l’autre handicap
A cewarsa, le Niger a normalisé ses relations avec le Nigeria parce que les nigérians ont fait bloc [unique] autour de la position de leur président Bola Tinubu a-t-il informé. “Il n’y a pas eu des hommes politiques (au Nigeria) comme chez nous autres. Des syndicalistes et autres personnalités se sont réunis pour dire que nous étions dans l’illégalité dans ce que nous faisons avec le Niger” informe ce membre de l’Union progressiste le Renouveau (Up-r). A gare shi, une chose est claire. “Quand on veut diriger un pays et quand on est une composante politique d’un pays, on défend la souveraineté de ce pays” dit-il tout en affirmant “Il y a des Béninois qui détruisent de façon constante l’image de ce pays. Ils ne veulent pas que notre pays avance” déplore l’ancien colistier de Cotentin Kohoué avant d’accuser. “Comment le Niger peut nous traiter de cette manière si nous n’avons pas en notre sein des députés, des partis politiques même des partis soutenant l’action du Chef qui, en fait, sont dans un déni total !” s’exclame Irénée Agossa.
Là-dessus, il va, musamman, indexer l’opposition béninoise dont l’attitude prête à caution. “Ce n’est pas parce que nous ne sommes pas pour ce que fait le pouvoir que nous devons aller dans un déni” dit Irénée Agossa pour dénoncer le comportement de certains leaders de l’opposition au régime de la Rupture. “Ceux-là doivent rendre compte à ce pays en fonction de ce qu’ils ont dit parce qu’ils n’aiment pas ce ce pays. Quand on aime un pays on le défend. Je défends ma République. Je la défend jusqu’au bout face au Niger, face au Nigeria, face au Togo et partout parce que nous n’avions pas commis d’erreur” insiste l’ancien président du parti Restaurer la Confiance.
Arnaud ACAQPO (Col)