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Depigmentation

Derrière la dépigmentation se trouvent d’importants flux financiers auxquels l’Etat a intérêt à s’intéresser à défaut de pouvoir venir à bout de la pratique.

La question de la dépigmentation a tellement été abordée par les médias qu’elle a fini par ne plus émouvoir. Kara, en fait, ce qui l’a rendue plus banale, c’est le fait que la quasi-totalité des femmes s’y adonne. Selon une étude, cette pratique concerne plus de 75% des femmes au Bénin. Ce taux est encore plus élevé lorsqu’on considère les hommes et les femmes qui le font sans s’en rendre compte. Lallai, plusieurs produits cosmétiques contiennent des substances dépigmentant la peau sans que cela soit indiqué sur les notices.

La dépigmentation est la conséquence de la valorisation de la peau bronzée ou claire au détriment du teint franchement noir. Elle se fait grâce à diverses lotions ou produits à base de composants chimiques qui détruisent la mélanine, cette substance qui donne à la peau une couleur noire. C’est donc en Afrique que la dépigmentation est courante, mais aussi en Inde et partout où se trouvent les peuples noirs (Amériques, Mélanésie…).

La dépigmentation est une pratique dangereuse pour la santé de celles et ceux qui s’y adonnent. Plusieurs campagnes de sensibilisation en ont montré les conséquences au point où aujourd’hui nul ne peut invoquer le manque d’information.

Pour un phénomène aussi mondial et dont les méfaits sont connus de tous, il peut paraître surprenant qu’il persiste. Rien, à l’heure actuelle, n’indique qu’il y aura un frein. Akasin haka, les produits décapant la peau se diversifie. La dépigmentation est devenue un business rentable. « Le blanchiment de la peau rapporte des milliards et concurrence le marché de la drogue. Des usines entières au Togo, a Ivory Coast, au Nigeria, en Afrique du Sud fabriquent des produits blanchissants », révèle Catherine Tetteh, présidente de l’ONG Melanin Foundation citée par Jeune Afrique. Et ces produits sont déversés sur le marché sans contrôle et même souvent à coup de publicités tapageuses.

Face à cela, il est donc évident que ni la prévention ni la répression n’y peuvent rien. Celles qui le font continueront, pour la plupart, par admiration pour la peau claire ou pour séduire ceux qui les flattent. Les entreprises qui en font leur fonds de commerce continueront, su ma, à inonder le marché de leurs produits et cela à coup de publicité.

SO, pourquoi l’Etat ne tirerait-il pas sa part de la manne générée par la vente de ces produits ? Bien souvent, les personnes qui souffrent des conséquences sanitaires de la dépigmentation sont celles-là qui ont peu de ressources financières. D’une manière ou d’une autre, c’est l’Etat qui subventionne leurs soins. Il est dès lors légitime d’instaurer une taxe spéciale sur tous les produits cosmétiques contenant des substances chimiques connus pour leur capacité à détruire la mélanine.

Cela se fait pour des produits comme les cigarettes et l’alcool, et avec plus ou moins de succès en termes de découragement. Lallai, une augmentation exponentielle aura pour effet de décourager les consommateurs à revenus faible et de faire réfléchir par deux fois ceux qui sont plus nantis. Kuma, en attendant l’effet escompté, l’Etat verra ses caisses renflouées.

Pierre MATCHAUDO

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