Comme, jamais auparavant, le football fait la une de l’actualité nécrologique, au pays, sur le continent et dans le monde. Aucun niveau n’est épargné. À toutes les échelles, labari mara dadi ya yadu, c’est la désolation, c’est le chagrin. Telle une opération ciblée, la mort a jeté son dévolu sur deux maillons essentiels de la chaîne des acteurs du football : les joueurs et les dirigeants.
D’abord les joueurs, avec la disparition, de celui qui était considéré jusqu’à ce mercredi 25 Nuwamba 2020 comme le dieu vivant du football, l’Argentin Diego Armando MARADONA, légende immortelle, en Argentine, son pays natal qu’il a rendu fière, à Naples, la ville qu’il a mise sur la carte du football italien, et du football tout court et pour toute la planète football qu’il a illuminée de son exceptionnel génie et qui est unanime sur une chose, l’unicité de son talent. Par respect aux défunts, votre journal, s’est penché sur le footballeur et non le personnage Maradona, option que les puristes à raison, peuvent battre en brèche. Et nous autres, sommes de ceux qui pensent que plus le temps va passer, plus les souvenirs de Maradona qui vont rester, seront ceux de ses arabesques sur le rectangle vert, ses gestes venus d’une autre planète et les folles ferveurs provoquées par ses victoires avec Bocca Juniors, l’Argentine et puis Naples.
À sa suite, le solide milieu de terrain des Lions du Sénégal, premier buteur de son pays face à la France lors de la Coupe du Monde de 2002 au Japon et en Corée du Sud qu’il a par ailleurs marquée de son empreinte en inscrivant deux autres buts. Papa Bouba DIOP puisque c’est de lui qu’il s’agit nous quitte en succombant à une maladie dégénérative, peu connue du grand public. Sa mémoire a été unanimement saluée que ce soit dans son pays, le Sénégal, dans toute l’Afrique et en Europe où il a passé sa carrière professionnelle entre la France et l’Angleterre. Surtout, au-delà du footballeur talentueux qu’il était, ses qualités humaines ont été mises en avant dans la plupart des témoignages. Un peu comme en son temps, le Camerounais Marc Vivien FOÉ qui, ironie du sort, a joué presque dans mêmes clubs que lui.
Viennent ensuite les dirigeants. En Côte-d’Ivoire, c’est le président de la Fédération, Sidy DIALLO qui est emporté par le coronavirus, qui nous a déjà arraché, le baobab Pape DIOUF, ancien président de l’Olympique de Marseille. Et au Bénin, c’est la mort du très placide ancien vice-président de la FBF, Firmin AKPLOGAN, membre de l’actuel comité exécutif qui est venu en rajouter à la douleur de la disparition quelques jours plus tôt de l’amazone, Floriane AFOUTOU, seule femme membre du comité exécutif de la FBF, présidente de la commission du football féminin. Le dénominateur commun à ces dirigeants, c’est leur passion pour le cuir rond et leur contribution chacun à sa façon à l’édification du football dans un environnement souvent pas facile, et très souvent dominé par la guerre des lobbies.
Autant ça été fait pour les figures politiques et intellectuelles, votre journal Gaskiyani partage la douleur du monde du football, force incontournable de notre société. Mais surtout célèbre la mémoire de ces soldats d’un art qui a la magie de rapprocher et d’unir les peuples par ces temps de replis parfois identitaires, parfois à l’intérieur des frontières au niveau de la géopolitique mondiale.
Ouorou-gasashe Babero