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Gina wurin shakatawa na marsh a Fifafji : Wani wasan kwaikwayo yana tasowa

Dans un article précédent, certaines initiatives de constructions de parcs aquatiques et de lacs artificiels à Cotonou, ont fait l’objet des analyses de Alfred Houngnon. Le spécialiste en Valorisation de la Biodiversité Patrimoniale et Mobilisation Citoyenne revient à la charge pour dénoncer le saccage du marais de Fifadji. Un marais au cœur de projets aux allures ambiguës selon ses observations.

Fidèle à sa logique, Alfred Houngnon n’est pas allé du dos de la cuillère pour cracher sa vérité. « Le sous-développement est organisé même par les universitaires » dénonce le spécialiste en Valorisation de la Biodiversité Patrimoniale et Mobilisation Citoyenne. Leur attitude face aux étudiants à qui ils ne donnent aucune opportunité d’employabilité en initiant des dynamiques de développement pour créer des emplois est pointée du doigt. A gare shi, le rôle des universitaires est « d’aider l’État à ouvrir le potentiel d’employabilité ». A cewarsa, les études de faisabilité réalisées entre temps prévoyaient 20 a 25 emplois par hectare de marécages aménagés à Fifadji. Entendre aujourd’hui que certains sont venus avec des projets de construction de parcs marais afin de contourner l’idée initiale est incongru. « Peut-on construire un parc sur un cours d’eau dans une ville inondable ? » s’interroge-t-il. La meilleure formule est de « restaurer la biodiversité avec la réintégration des plantes qui ont disparu dans un alignement qui répond à l’embellissement du paysage humain et introduire les autres aspects qui permettent de donner l’emploi aux jeunes » propose Alfred Houngnon. Toute initiative contraire serait préjudiciable à l’environnement, martèle le spécialiste en Valorisation de la Biodiversité Patrimoniale et Mobilisation Citoyenne.

Le cri de cœur

A cewarsa, certains cas d’inondation sauvages qui s’observent de nos jours à Cotonou sont dus à des mauvais choix opérés par le passé. Le cloisonnement du marécage de Fifadji en est une preuve évidente. « Comment se fait-il qu’un cours d’eau qui quitte Togbin pour verser ses eaux jusqu’au lac Nokoué, l’on en vient à déposer un déversoir juste à l’estuaire de Vossa là où le cours d’eau est censé se verser dans le lac Nokoué pour continuer son chemin ? » s’interroge-t-il. En créant en 1885 le lac Nokoué, dira-t-il « l’intention du colon était d’ouvrir les cours d’eaux continentales sur l’océan atlantique afin d’éviter les inondations ». Il martèle ne pas comprendre la logique des programmes d’aménagement avec la création de parcs aquatiques et lacs artificiels à vau-l’eau à Cotonou. « Ils sont en train de restreindre les cours d’eaux en créant des lacs, des parcelles sur les cours d’eaux qui au contraire ont besoin de drainer les eaux suivant un azimut clair » s’offusque-t-il avant d’ajouter « Moi je comprends mal que des études mentionnent tout ce qu’il convient de faire mais que des programmes viennent encore pour faire le contraire et créer des ségrégations au niveau du régime naturel des eaux » s’insurge l’analyste. A gare shi, les cadres n’ont pas compris la vison du chef de l’Etat lorsqu’il parle du Grand Nokoué. Rien ne doit obliger les concepteurs de projets à faire fi des normes techniques et créer des choses contre nature « On ne peut pas être dans une vision du Grand Nokoué et dire qu’on veut construire un parc ou un bassin sur l’eau. C’est parce que le chef de l’Etat n’est pas encore au courant du drame qui se prépare que des gens créent du désordre autour de sa vision » se désole Alfred Houngnon. L’exemple est juste à côté de nous souligne-t-il « Au-delà de la magnifique vue panoramique qu’offre la côte togolaise, il y a un drame qui se joue en silence et qui n’éveille pas les soupçons. Une catastrophe écologique dont personne n’en parle. Shekaru kadan, il est donné de constater sur la côte togolaise, un changement progressif de la couleur de l’océan ». « Prenons garde. Car malheureusement le modèle d’aménagement qui a ruiné le Togo est la photocopie que les mêmes entreprises sont entrain de reproduire sur Cotonou. Tous les cours d’eau ont été cloisonnés de Adidogome à Tokoin pour devenir des lacs clos puant à gîtes larvaires et inaccessible au citoyen lambda. C’est ce qui se fabrique actuellement sur Cotonou », conclut le spécialiste en Valorisation de la Biodiversité Patrimoniale et Mobilisation Citoyenne.

Formé à l’université de Montpellier, Alfred Houngnon fut militant à l’Association de Gestion Intégrée des Ressources (AGIR) et Assistant de recherche (CNRS) na 2011 a 2013. Entre 2009 kuma 2010, il était Chargé de Production végétale sur grande surface au Centre Coopératif Songhaï Bénin.

Arnaud ACAQPO (Col)

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