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Bikin bikin Kirsimeti : Sobriety a duk faɗin ƙasar

La communauté chrétienne a célébré samedi 25 décembre dernier la fête de Noël. Jour de réjouissance pour tous les chrétiens du monde entier. Mais au Bénin, la morosité économique a réduit totalement l’euphorie de cette fête.

Kamar fitowar 2020, la fête de Noël cette année a eu lieu dans un calme général. De Porto Novo à Malanville en passant Karimama, Banter, Banikoara et Ouidah, babu alamun jam'iyya na gaske. En dehors des veillés dans les lieux de culte, c’est la sobriété partout. Avant le jour de la fête les artères des grandes villes sont désertes. Pas de nombreux stands de vente de jouets comme à l’accoutumée. Seules les décorations au niveau des carrefours dans quelques villes laissent croire que c’est la période des fêtes. Et déjà c’est la mévente qui a ouvert le bal.

La Mévente

Les commerçantes n’ont pu ravitailler leurs étalages. Elles se contentent de vieux jouets invendus parsemés de quelques nouveaux. Particulièrement certains boulevards tels celui de Steinmetz et de Saint Michel ou la zone commerciale ont perdu de son éclat. Les soldes appelés « liquidés» se raréfient. On avait coutume à voir des boutiques pousser comme des champignons à l’orée de ces fêtes. tattooing jiki yana ƙara zama ruwan dare tsakanin matasa maza da 'yan mata, la situation est autre. Il y en a qui ont même fermé avant date. Des commerçants et commerçantes se plaignent de la mévente sur les marchés. « Très très compliqué cette situation », se désole Christelle, dan kasuwa. « Lorsque l’on observe ce qui se passe aujourd’hui, on a parfois un peu l’impression que nous sommes les seuls au monde à subir ce désastre économique» déplore Colette, responsable de boutique. « Pourtant nous sommes un certain nombre à nous baser sur des prêts pour fonctionner », renchérit, Pierre vendeur de chaussures en s’interrogeant « Comment rembourser mes dettes ? ». « C’est de mal en pire. Chaque année, nous attendons à une amélioration mais c’est plutôt le decrescendo », constate Christian, couturier avant d’ajouter « Nous espérons le miracle. C’est notre seul espoir du désespoir ». Jean Paul, propriétaire d’une boutique de vente des appareils ménagers relativise. « Mais si c’est le prix à payer pour que demain soit meilleur, nous sommes prêts à ce sacrifice. Et d’ailleurs nous le faisons déjà ».

Sobriety a cikin jita-jita

A wannan Asabar 25 décembre jour la célébration, karshe dai daya ne. Dans les familles, très peu ont véritablement fêté et c’était sans grande réjouissance. La célébration s’est limitée au festin en famille uniquement pas d’invités. En dehors les débits de boisson quasiment vide. La circulation est restée la même et rien de présage d’un jour de fête de Noël. Des citoyens rencontrés sont déçus. « La fête de Noël est en train de perdre son sens car en dehors de la messe à l’église on ne constate plus rien. Ceci à cause du manque de ressources financières ». déclare Martin. « On ne comprend plus rien. Je suis sorti, histoire de me détendre comme c’est la fête je suis rentré déçu. Aucune ambiance en ville tout le monde vaque à ses occupations » ajoute Clément. C’est la désolation dans le rang des tenanciers de bar. « Autrefois dès le matin les clients font la queue mais cette année c’est uniquement quelques personnes qui sont venues. Mon stock est plein », explique Jean. « Pas de cadeaux de Noël pour mes enfants cette année. Kuma saboda dalili, la morosité économique s’est invitée dans mon foyer. Alors que j’ai l’habitude de fêter la nativité du Christ avec faste », a confié Etienne, instituteur. « Je suis venu au boulot en espérant trouver quelque chose pour que mes enfants puissent manger un plat intéressant ce soir », fait savoir Koffi, mécanicien auto. « On dirait un deuil national. Oh les temps sont durs ! » S’exclame François, artisan carreleur avant de se lâcher « Le cassoulet qu’on a pris l’habitude de préparer aux enfants pour leur faire plaisir est devenu de l’or. Cela nous amène où ? ».

Pourquoi les produits vivriers sont chers

Plusieurs raisons ont été invoquées pour expliquer l’inflation galopante depuis la saison dernière. Outre la spéculation et le détournement des cultures vivrières pour fabriquer d’autres produits comme l’alcool il y a aussi le fait que de plus en plus de paysans préfèrent cultiver des produits intéressants à l’exportation. On y ajoute les conséquences de la crise sanitaire due à la pandémie de la Covid-19. C’est ainsi que le soja est devenu aujourd’hui l’une des filières les plus prospères du pays. Pour endiguer la hausse des prix à venir, il est important d’envisager des solutions innovantes. Auparavant, il existait une société d’Etat qui s’occupait de la question et qui arrivait à maintenir les prix au niveau acceptable. Il s’agit de l’Onasa. Cette société achetait des produits vivriers, notamment le riz, le maïs et le haricot qu’elle stockait et qu’elle déversait sur le marché à des prix relativement bas au moment où les commerçants commençaient à faire de la spéculation. Faut-il revenir à cette recette qui marchait ?

L’espoir

« L’espoir est quand même permis tant que la vie continue », c’est la nouvelle chanson des Béninois. Car sur toutes les lèvres, c’est le refrain qui fait feu. « Peut-être le sourire reviendra et nous reprendrons un jour avec nos vieilles habitudes de fêtes dans la grande ferveur », a indiqué John, acteur culturel. Le constat fait est que bon nombre de citoyens préfèrent donner de l’envie que d’étaler leur misère sur la place publique. Sous des costumes bien dressés se cachent des corps rutilant de misère. « C’est ma façon de tenir le coup. Parce que dans le désespoir, j’espère. Cela semble utopique mais c’est la réalité », a confié Fidèle, Opérateur économique. « Je me moque de la misère pour quand même me donner du punch avec mes maigres moyens », renchérit, Jean Pierre, technicien en informatique.

Damien TOLOMISSI

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