Site icon Gaskiyani Info

Carmen Toudonou: "Har yanzu muna fatan fadada gasar zuwa karin kasashen Afirka ..."

Masanin kimiyya ta hanyar horo, tana da babbar sha'awa ga alƙalami da makirufo. Marubucin littattafai da yawa gami da "Kusan rayuwa" (Labari da aka buga a 2014), kuma mahaliccin gasar Adabin Mace, Carmen Toudonou ta zaɓi ƙaddamarwa da haɓaka matashin ɗan asalin ƙasar Benin da kuma marubucin Afirka ta hanyar wannan babbar gasa. A cikin wannan hirar, la journaliste, l’autrice ou la communicatrice nous parle des raisons qui l’ont poussé à initier ce concours qui aujourd’hui suscite non seulement l’engouement du public amateur de littérature mais également de ces jeunes filles qui y participent

D’où est partie l’idée de création d’un tel concours ?

Nous sommes partis du constat qu’il fallait donner aux jeunes, et notamment aux jeunes filles, des raisons de croire aux vertus de la lecture, puis de l’écriture. Nous avons donc choisi de détourner un concept classique, celui des concours de beauté, pour l’appliquer aux livres. L’idée, c’est de montrer que la lecture est loin d’être une activité ringarde, et nous travaillons énormément à apporter de la modernité au concours.

A l’initiation du concours, quels ont été vos objectifs ?

Nous voulons former la relève littéraire féminine africaine. Les bonnes écrivaines sont toujours d’excellentes lectrices. Donc nous souhaitons que les jeunes filles s’intéressent à la lecture, et qu’elles contaminent leurs camarades, filles et garçons. Voilà pourquoi nous organisons des formations à l’intention des filles, nous leurs offrons énormément de livres, et nous les initions enfin à l’écriture à travers les ateliers et résidences d’écriture.

Après quatre éditions pour ce qui est du Bénin et la deuxième édition continentale qui s’annonce, que dire du niveau littéraire des jeunes filles africaines aujourd’hui ? Rappelons que vous aviez assisté aux phases nationales dans certains pays.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, de nombreuses jeunes filles s’intéressent à la lecture. Leur niveau serait encore meilleur si les parents et éducateurs s’engageaient mieux dans le combat pour la lecture. Aujourd’hui avec les téléphones portables connectés, le contexte a changé et il est du devoir des devanciers de montrer aux enfants, aux jeunes, qu’il est important de lire.

À quand remonte la première édition de Miss Littérature ?

La première édition de Miss Littérature a eu lieu en 2016. Il s’agissait d’une élection nationale qui a été consacrée par l’élection au Bénin Marina Hôtel de Cotonou. Je peux dire que c’est une édition pilote qui nous a confortés dans l’idée de l’utilité de ce concours, tellement il a suscité l’engouement du public.

Vous avez décidé après deux éditions nationales d’étendre le concours dans certains pays Africains. Quelles ont été vos motivations ?

Dès la première édition, nous avons été sollicités dans plusieurs pays africains pour y implémenter le concours. Voilà pourquoi nous avons décidé après la deuxième édition de rendre désormais Miss Littérature panafricaine et biennale. Yau, le concours se déroule dans huit pays africains, avec l’ambition d’atteindre encore plus de pays.

Un concours qui s’ouvre désormais à d’autre pays quelle est votre vision pour ce qui est des années à venir ?

Nous espérons toujours élargir le concours à plus de pays en Afrique, pourquoi pas hors d’Afrique. Nous souhaitons obtenir le soutien des pouvoirs publics pour surtout soutenir la tournée africaine de Miss Littérature que nous n’avons malheureusement pas encore pu mettre en place.

Quel suivi faites-vous pour les participantes des éditions précédentes au Bénin ?

Nous les encourageons à continuer à écrire, à prendre part à d’autres compétitions littéraires ; il nous est arrivé de leur offrir une formation dans le domaine du blogging. Nous sommes certains que bientôt, certaines de nos anciennes Miss, qui ont déjà pris part à des publications collectives, feront paraître des œuvres individuelles. Je peux en tous cas vous assurer que ces jeunes filles prennent part à de nombreux projets littéraires dans lesquels elles nous honorent.

A travers le concours Miss littérature vous faites la promotion de la littérature féminine. Qu’en est-il du second genre (les hommes) ?

Les hommes sont impactés peu ou prou par ce concours qui ne se déroule pas en vase clos. Les manifestations étant publiques, ce concours démontre à tous, et pas qu’aux femmes, l’importance du livre et de la lecture.

Vous êtes écrivaine et autrice d’un grand nombre d’œuvres, que pensez-vous de la littérature féminine et du comportement des jeunes écrivains aujourd’hui ?

Nous sommes en train de passer d’une littérature féminine centrée sur la dénonciation des pesanteurs qui entravent l’évolution de la femme, à des sujets d’ordre plus général. Pour moi, c’est positif car la bonne littérature doit être nourrie principalement d’humanisme, cet humanisme servant invariablement la cause de l’homme et de la femme.

Je pense que les jeunes écrivains doivent surtout chercher à travailler avant tout, être très bons, ne pas être trop pressés d’être publiés. J’en connais qui sont excellents et le travail n’a qu’une seule rançon : le succès. La trajectoire de Gilles Gbeto, 21 ans et Grand Prix Littéraire du Bénin est représentative de ce constat.

Dans d’autres pays surtout en Europe, les maisons d’édition sont ouvertes aux écrivains, ne pouvons-nous aussi pas arriver à ce niveau ?

Les maisons d’édition ne sont pas ouvertes à tous les écrivains en Europe. Il existe un mécanisme de sélection selon le mérite, et seuls les livres dont les maisons sont rassurées de rentabiliser la publication sont publiés. Il peut s’agir aussi bien d’ouvrages pas forcément bien écrits mais dont les auteurs ont déjà une forte notoriété, que d’ouvrages d’inconnus très bien écrits. Nous en revenons donc à la nécessité de peaufiner les œuvres. Si vous apportez un manuscrit très bien écrit aux éditeurs même d’ici, je ne vois pas pourquoi elles ne le publieraient pas à compte d’éditeur. L’éditeur est là pour faire aussi du bénéfice. Il n’a aucun intérêt à publier un ouvrage qui ne présente pas un intérêt tout au moins esthétique.

Yau, l’évolution technologique rapproche les livres des utilisateurs mais peu nombreuses sont ces personnes qui s’intéressent aux sites littéraires. Quelle est votre appréciation en tant qu’écrivaine ?

Je ne suis pas une adepte du livre électronique. Cela peut surprendre mais je suis de la vieille bonne école du livre papier et je ne manque jamais de la recommander aux jeunes. C’est un avis personnel que j’assume.

Des appels à lancer aux non assoiffés du livre ?

J’invite les parents à mieux s’intéresser à la lecture afin de prêcher par l’exemple. La solution à tous nos maux se trouve dans les livres, et c’est dans les livres qu’il faut aller les chercher.

Propos Recueillis par : Firmin KASSAGA

Exit mobile version