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Lalo: Yaran da ke fama da rashin abinci mai gina jiki

L’enfant est l’avenir. Et pour que l’enfant devienne un adulte épanouit et en bien portant, il faut que depuis sa conception, il grandit en bonne santé. A Lalo, une commune du département du Couffo, la malnutrition infantile continue de sévir. La situation reste préoccupante malgré les actions menées. Kuma saboda kyawawan dalilai 20 % d’enfants souffrent de retard de croissance

A.N. et G.N s’éveillent au rythme des jours dans le village de Sohounouhoué et le hameau Davohoué dans l’arrondissement de Hlassamey, comme si de rien n’était et qu’ils n’ont pas frôlé la mort, il y a un an de cela. Pourtant ces deux jumeaux représentent ce que l’on peut appeler miracle pour leur grand-mère, désormais père et mère de ces deux enfants. Abandonnés par leur mère, ils ont été confiés à leur grand-mère par leur papa qui vit à Cotonou. Les jumeaux ont commencé par faire la diarrhée et commençaient par maigrir. Ko kuma, selon les explications de leur grand-mère, ils mangeaient. La grand-mère ne savait à quel saint se vouer. C’est un membre de Groupe de Recherche et d’Appui aux Initiatives de Base pour le développement durable (GRAIB) qui s’est rendu dans le village pour une autre préoccupation. Quand il a découvert ces enfants, il en a parlé à une animatrice du Groupe d’assistance en nutrition, Judith Kouessivi. Selon l’animatrice, la grand-mère des enfants a confié que les enfants avaient fait des épisodes de diarrhée et le paludisme. Ils ont été traités. Kara, l’animatrice lors de sa visite a remarqué que l’un des enfants présentait des œdèmes et l’autre est marasmatique. Après investigations, elle a constaté que l’alimentation n’était pas équilibrée, l’hygiène laisse à désirer, faute de moyen les enfants ne sont pas bien traités quand ils tombent malades. SO, l’animatrice a pris la taille, le poids et le périmètre brachial des enfants. Elle a constaté que les deux enfants souffrent de malnutrition avec l’un qui est déjà un cas grave. Elle les a référés au Centre de santé de Lalo. Le major a pris des mesures avant de les envoyer à Goho où les enfants ont été traités. Daga, ils vivent bien et grandissent normalement.

Une réalité inquiétante

Comme ces jumeaux, beaucoup d’enfants à Lalo souffrent de malnutrition. Il y a quatre formes de malnutrition : l’émaciation, le retard de croissance, l’insuffisance pondérale et les carences en vitamines et en minéraux. A en croire Gagnin Dohou, responsable du Projet de nutrition et de développement de la petite enfance (PNDPE) à GRAIB, la situation reste préoccupante en ce sens que, «même s’il y a un enfant qui souffre de la malnutrition, c’est une situation qu’il faut essayer de régler avec urgence ». Parce que «les conséquences de la malnutrition sont très graves sur la santé de l’individu et affectent dangereusement le rendement c’est-à-dire la productivité de cet individu à l’âge adulte ». Il estime que lorsque des individus sont malnutris, c’est des pertes en termes de Produit intérieur brut pour le pays. Les interventions qui sont menées grâce aux efforts du gouvernement depuis 2012 ont permis d’améliorer un peu la situation. Si non, Lalo était, en termes de retard de croissance, à plus de 30 % de taux de prévalence. Yau, la commune tourne autour de 30 %. Sur 100 enfants de 6 a 59 wata, il y a au moins 20 qui sont touchés par le retard de croissance. Selon le Plan de développement de la commune, quinquennat 2017-2021, in 2017, tabbata 2523 enfants dépistés, 207 souffrent d’émaciation, 790 de retard de croissance et 471 d’insuffisance pondérale. Les villages de Dogoédéta, Zounhomè, Hazin et Yamontou présentent une situation critique avec des prévalences dépassant le seuil critique des 40 % selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le retard de croissance veut dire que l’enfant n’arrive pas à grandir normalement par rapport à son âge. Dans ce cas, selon Gagnin Dohou, la capacité intellectuelle de l’enfant est réduite, son niveau de productivité à l’âge adulte est réduit et les maladies seront fréquentes chez lui. L’OMS a défini les seuils d’évaluation de la prévalence des types de malnutrition au niveau de chaque société. Et à 20 % par exemple pour le retard de croissance, la situation est préoccupante.

Les sources du mal

A Lalo, le problème qui se pose est celui de la variabilité de l’alimentation. L’alimentation n’est pas équilibrée comme cela se doit. Duk da haka, tous les aliments sont disponibles peut-être pas au même degré au niveau des ménages. Les différents groupes d’aliments qu’il faut pour satisfaire à un régime alimentaire équilibré sont disponibles. Say mai, c’est la combinaison qui se fait au niveau des ménages qui est le problème. Selon une source hospitalière, il y a aussi les modes de cuisson des aliments. Il est à constater que les gens préparent les aliments jusqu’à un degré où pratiquement tous les éléments nutritifs qui ne résistent pas à la chaleur sont détruits. Et dès que c’est ainsi, les gens mangent mais n’ont pas tous les nutriments qu’il faut pour assurer le niveau de croissance tant pour l’enfant, pour la femme enceinte que pour la communauté tout entière En dehors de cela, il y a des problèmes qui sont liés aux soins de santé. Les gens à Lalo, ne vont pas à l’hôpital malgré la proximité des centres de santé d’arrondissement et des unités de santé avec certains villages. De sorte que de petits problèmes pendant la grossesse restent et subsistent tout au long de la grossesse. C’est comme cela que l’enfant naît avec des problèmes de santé et accumule déjà des retards par rapport à sa croissance. Il peut naître prématurément ou en faible poids ou encore avec des malformations ou des difficultés respiratoires.

Il y a aussi le fait que les enfants tombent malades. Le dépistage montre que c’est un problème de malnutrition aigu sévère qu’il faut immédiatement référer au Centre de nutrition thérapeutique (CNT) de Goho (Abomey). Kara, lorsque le processus de référence est enclenché, d’autres obstacles se dressent. L’enfant ne sort pas soit parce qu’il est au couvent soit parce que les parents ne sont pas disponibles pour aller rester auprès de lui à l’hôpital. Quand on fouille on se rend compte que c’est les travaux champêtres qu’on a privilégié ou c’est à cause d’une tontine à honorer dans huit jours et il faut chercher de l’argent. Wani lokaci, c’est des problèmes culturels c’est-à-dire que les parents sont allés consulter et on leur a dit que l’enfant ne doit pas sortir durant tel nombre de jours ou que l’enfant ne doit pas traverser la route etc. Dans ces cas, Gagnin Dohou explique qu’ils sont obligés de faire intervenir des leaders politiques ou religieuses pour les aider à sortir l’enfant. Malgré cela, il y a parfois des cas de refus total.

Du dépistage et de la prise en charge

Le système mis en place à travers les projets, c’est le dépistage dans chaque ménage. Des animateurs ont été recrutés, formés et des outils de travail ont été mis à leur disposition. Don haka, le dépistage se fait porte à porte. Gagnin Dohou explique que l’expérience a montré que lorsqu’on s’établit à un lieu fixe et qu’on demande aux gens de venir, ko dai, ils fustigent la distance qu’ils doivent parcourir soit ils vont prétexter de leurs occupations pour ne pas venir. C’est pour cela que les animateurs vont dans chaque ménage où il y a un enfant de 6 a 59 wata. Ils prennent le poids avec la balance, la taille avec la toise et le périmètre brachial avec le brassard multicolore. Toutes ces mesures sont combinées avec l’âge de l’enfant pour évoluer son état pour savoir quelle est la situation. Dès lors qu’un enfant est dépisté et qu’il est en situation aigüe sévère, l’animateur accompagne les parents et l’enfant au centre de Santé le plus proche. Selon une source hospitalière, lorsque de tels cas viennent, le dépistage est systématiquement repris. Lorsque le diagnostic est confirmé, le GRAIB met l’enfant dans le processus de prise en charge du Projet de nutrition et du développement de la petite enfance (PNDPE). Si un cas dépasse les compétences sanitaires de la commune, l’enfant est référé au CNT de Goho dans la commune d’Abomey. L’enfant est totalement prise en charge. Selon l’animatrice Fifamè Noelie Gbetchoévi, un forfait de déplacement de 20 000 FCFA est octroyé aux parents qui doivent rester à Goho avec l’enfant.

Des sources d’espoir

Le PNDPE travaille selon une trilogie : la prévention, le dépistage et la prise en charge. La prévention se fait à travers les communications et sensibilisations. Il y a des thématiques que passent les animateurs à travers les assemblées villageoises. Des mutuelles de nutrition sont installées dans chaque hameau de village. Ces mutuelles se réunissent et les animateurs passent pour animer. Les animateurs font l’état des lieux sur ce qui existe dans le milieu en matière de produits alimentaires. Ces produits sont classés par groupe d’aliments. Et c’est suivant cela que les animateurs donnent des communications. Les communications et sensibilisations sont appuyées par des démonstrations culinaires. La communauté mobilise les produits alimentaires pour permettre aux animateurs de faire les démonstrations culinaires. Les modes de cuissons des aliments sont enseignées aux femmes. Les femmes à la fin dégustent avec les enfants les repas et prennent l’engagement de reproduire ce qui est fait chez elles. Des visites à domicile sont organisées par des animateurs pour s’assurer de l’effectivité de ce qui a été fait en démonstration culinaire, lors des communications sur l’hygiène et comment allaiter son enfant. Chaque mois, le suivi et la promotion de la croissance se font pour tous les enfants de zéro à 23 wata. Say mai, le poids de l’enfant et les autres mesures sont pris chaque mois pour voir si l’enfant grandit bien par rapport à son âge. Les enfants de 0 a 23 mois se retrouvent dans une période appelée période d’opportunités des 1000 premiers jours de la vie et doivent grandir chaque mois. Les courbes réalisées grâce aux mesures effectuées sur le terrain sont projetées sur celles de l’OMS pour déterminer la situation des enfants.

Daga 2010 a 2015, il y a eu la mise en œuvre Projet de nutrition communautaire. Daga 2016 a 2019, il a été question du Projet multisectoriel de l’alimentation, de la santé et de la nutrition (PMASN). «Avec l’implication des leaders religieux, des notables, des autorités politico-administratives, nous sommes aujourd’hui allés vers un soulagement. Ce n’est pas encore ce qu’on souhaite. Kara, c’est mieux qu’avant. Actuellement, c’est le Projet de nutrition et du développement de la petite enfance (PNDPE) qui est en cours. Il est toujours financé par la Banque mondiale et mise en œuvre par le gouvernement du Bénin à travers le Conseil de l’alimentation et de la nutrition locale. Nous pouvons dire qu’il a amélioration de la situation parce que les poches de résistance sont en train d’être levées », confie le responsable du Projet de nutrition et de développement de la petite enfance (PNDPE). Lutter contre la malnutrition infantile, c’est un processus de changement de comportement. Et cela ne peut pas se faire du jour au lendemain. Il faut juste maintenir le cap. Kara, il faut chercher à améliorer la question de disponibilité alimentaire au niveau de chaque ménage. A en croire Gagnin Dohou, dans certains ménages, les gens éprouvent d’énormes difficultés pour accéder à un aliment sain, nutritif et qui va durer dans le temps. Dans d’autres ménages, l’aliment existe dans les périodes d’abondance. Kara, les comportements de bradage font que dans un lapse de temps (trois mois), cela finit. Et une pénurie totale s’installe pour le reste du temps. Don haka, pour la source hospitalière, le gouvernement doit réfléchir à comment améliorer les conditions de disponibilité de l’aliment au niveau de chaque ménage. Kara, ce n’est pas que le travail du gouvernement seul. Il faut d’autres accompagnements surtout à la base afin de promouvoir par exemple l’élevage, le jardinage et les techniques de conservations des produits alimentaires. Il faut renforcer les sensibilisations pour que les gens puissent réellement comprendre l’importance de l’alimentation dans la santé de l’homme.

Arthur SELO (Col)

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