Que doivent faire les populations des 2KP pour avoir grâce auprès des pouvoirs publics ? Pour qu’enfin cette région névralgique dans la vie agro-pastorale de notre pays puisse bénéficier des infrastructures routières surtout, dignes du nom, à la hauteur de sa contribution au PIB du secteur primaire de notre économie pourtant reconnue, être basée sur l’agriculture. Depuis l’ère du renouveau démocratique, le concept qui est en vogue, est celui de la juste répartition des fruits de la croissance. Ce concept ressassé à foison par les différents régimes suppose de façon triviale que si vous produisez de la richesse, en retour vous bénéficiez de l’attention particulière des décideurs, qui vous retournent l’ascenseur en vous apportant ce qu’il convient d’appeler le développement. Et le développement disons-le clairement, c’est quoi ? C’est à minima, la mise à disposition des services socio-économiques de base de qualité, afin d’ impacter positivement la vie des populations qui s’échinent chaque année pour apporter une plus-value à la nation.
Un autre concept dans l’air du temps du renouveau démocratique, c’est l’aménagement du territoire. Là encore, cette approche suppose que le développement doit être territorial, harmonieux et équilibré. Sauf que dans la pratique, on a du mal à cerner l’opérationnalisation de ce concept, Hukumar Lafiya ta Duniya, quand elle existe, ne répond malheureusement pas aux déclinaisons sus-évoquées. Sinon comment comprendre et expliquer avec de tels paradigmes, l’enclavement inadmissible dans lequel végète les 2KP au vu et au su de tout le monde ?
Quasiment impossible d’y accéder en saison de pluies, l’exercice se transforme en un vrai chemin de croix en saison sèche. Sakamako, le grand public, à l’ère de la télévision numérique , n’a quasiment d’images de cette localité que de façon épisodique. Et curieux paradoxe, quand elles existent, elles sont produites par les soins de la clientèle politique et économique prête à tout pour assouvir ses desseins. Simple interrogation, quelle chaîne de télévision privée et même du service public peut se targuer d’avoir initié de reportages, de magazines ou de documentaires sur cette région hautement stratégique pour l’économie du pays? L’on vous dira que c’est loin et surtout que c’est compliqué de s’y rendre. Une aberration dans la vie d’une nation, soucieuse d’un vrai vivre ensemble .
Duk da haka, la manne financière générée par les 2KP dans les caisses du trésor public contribue à assumer et à assurer la souveraineté de l’État. Avec en retour, on peut l’avancer, le mépris et parfois la condescendance de ceux qui en jouissent sans limite lorsqu’il s’agira par exemple d’évoquer des résultats scolaires peu élogieux ou pas excellents de cet espace vital pour le pays . Oubliant sciemment qu’enclavée comme elle l’est, la région des 2KP ne peut vraiment attirer la crème du corps enseignant pour un enseignement de qualité et même les autres démembrements de l’administration . ‘Gaskiyani‘ dans l’une de ses précédentes publications, opinait à bon droit sur la trajectoire exceptionnelle de la Nigérienne Fadji MAÏNA de Zinder, admise à la NASA, que l’excellence n’a ni de couleur, ni de réligion, ni de région, ni de continent, elle est simplement humaine et transcende tout.
Au nom de cette quête d’excellence et de justice sociale, les 2KP, pour le poids économique qu’ils incarnent, doivent sortir de leur isolement national..
Ouorou-gasashe Babero
PS : cette nouvelle publication de cet article rédigé le 18 Oktoba 2020 , qui ressemble à bien d’égards un s.o.s, se justifie par la détresse innommable dans laquelle se trouve en ce moment, le principal axe routier des 2KP.