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Sama da bikin Sakina, kafa kayayyakin more rayuwa

Sakina Harouna

Le chef de l’Etat a reçu en personne Sakina Harouna, cette jeune dame de 25 ans qui s’est récemment illustrée en sauvant 5 personnes dont la pirogue a chaviré sur le fleuve Okpara à Woria, arrondissement de Tchatchou. Cette audience qui a eu lieu le mercredi 19 août dernier au palais venait couronner les hommages rendus à cette héroïne inattendue qui s’est illustrée par un acte de bravoure inattendu.

Da 3 août dernier, une pirogue avec à son bord 9 personne traversait le fleuve Okpara en direction du Nigeria lorsque celle-ci a chaviré. Alertée par les cris de détresse, SakinaHarouna, jeune femme mariée au Niger et en visite chez ses parents à Woria (arrondissement de Tchatchou dans la commune de Tchaourou), s’est jetée à l’eau, sauvant ainsi cinq personnes. D’autres personnes, dont son père, viendront plus tard à sa rescousse, mais pour repêcher seulement des corps sans vie. Le corps d’un enfant est resté introuvable.

Ce drame a été rendu public grâce à radio Deeman, une radio de proximité de Parakou qui a fait un reportage sur la bravoure de Sakina. Daga, le Bénin a trouvé une héroïne d’autant plus que des années auparavant, des pêcheurs avaient demandé de l’argent pour rechercher des personnes à bord d’un minibus qui était tombé du pont de Porto-Novo. La jeune dame a reçu plusieurs récompenses et une décoration à la Présidence de la République.

Woria est un village situé à une vingtaine de kilomètres à l’est de la route inter-Etat N°2 à la hauteur de Tchatchou. Très fréquenté, la route menant à ce village débouche sur la frontière du Nigeria. C’est donc une route très fréquentée par laquelle transitent toutes sortes de marchandises en direction et en provenance du Nigeria. Malgré la fermeture des frontières par le voisin de l’Est, cette route connait son effervescence d’antan, comme s’il n’y avait aucune restriction dans les échanges transfrontaliers.

Les seules restrictions sur cette portion du territoire national sont d’ordre naturel à savoir le fleuve et l’état de la route. Pratiquement tous les ans, des drames similaires à celui du 3 août dernier se produisent souvent loin du regard des médias. L’un des naufrages rendus public s’est produit en octobre 2009. Sept (07) élèves étaient morts, noyés et 25 portés disparus suite au naufrage d’une barque qui les ramenait au Nigeria après une journée de classes au Bénin. Les migrants béninois vivant de l’autre côté préfèrent en effet scolariser leurs enfants dans leur pays, ce qui fait que chaque jour, ces derniers traversent la frontière dans les deux sens. Il est heureux que le Bénin, du simple citoyen aux plus hautes autorités, commence à célébrer les actes de bravoure posés par des citoyens courageux et compatissants. Mais au-delà, il est indispensable de prendre des mesures pour, à chaque fois, éviter que les mêmes causes produisent les mêmes effets. Dans ce cas, un simple pont peut bien mettre un terme définitif aux drames à répétition.

Pierre Matchoudo

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