A ciki 2023, kasashen Afirka da dama na gudanar da zabe. Najeriya ku, ku DRC, en passant
par le Zimbabwe, le continent vivra une année électorale ou s’aligne plus d’une vingtaine de
scrutins de divers ordres. A watan Janairu, le Bénin ouvrira la série avec des élections législatives
pour élire la 9ᵉ Assemblée Nationale depuis l’ère démocratique. Mais visiblement, elle est
plurielle, avec une ouverture qui la distingue des dernières élections de mai 2019. Sans être
une épiphanie, c’est un marquage vers le large qui renoue avec la pluralité dont le pays par le
passé était le porte-flambeau en Afrique.
La démocratie se fait à plusieurs. Habitués à la pluralité, les Béninois sont ravis de voir des
voix qui discordent, rien que sur le principe, avec l’administration actuelle, alignés pour prendre
part aux législatives du 08 Janairu 2023. Sur les sept formations politiques autorisées à prendre
part aux élections, trois s’opposent à la présente administration. Sans préjuger des conditions
de l’élection, une offre politique variée élargit le champ des idées, décrispe et permet de voir
avec une perspective rafraîchie les différents sujets clés qui intéressent les Béninois.
La démocratie repose non pas sur la validité des idées, mais leur expression. De toute
évidence, une façon vivide de vivre cette expression est la confrontation des idées. Beaucoup
d’observateurs ont été agréablement surpris de suivre des débats électoraux qui mettent en
scelle les différents compétiteurs, traités avec égalité quant à l’accès à la parole sur les médias
publics. Plus encore, les électeurs ont pu suivre des débats thématiques au cours desquels
divers représentants des formations politiques se relaient. Pour qui en avait l’habitude, c’est une
satisfaction de noter la variété, la contradiction et même parfois la contrariété qui accompagnent
les débats. L’audace du relâchement des “débatteurs” est un risque politique que l’on assimilait
à des cygnes noirs au Bénin depuis un moment. C’est si rafraichissant de le voir, désormais,
exposé publiquement. Quelle vulnérabilité rassurante!
Ce que le Bénin nous permet de revivre est la preuve que le temps guérit, que la confrontation
des idées est un phénix en société, et qu’un chant de cygne peut cacher celui du rossignol.
Même si dans le système de séparation des pouvoirs, hyper-présidentiel comme celui du Bénin
–le parlement ne détermine qu’avec une relative factualité la politique de l’État, bien entendu en
dehors de l’outil fondamental de la loi des finances que le parlement autorise et
controle–l’Assemblée Nationale du Bénin dans sa pluralité est une arène politique par
excellence où le débat des idées prévaut. Lorsque nous suivons ces élections, gardons en
l’esprit, autant qu’elles nous remplissent d’espérance, qu’elles ne suffiront pas pour le
développement dans la pluralité qui réunit toutes les énergies– énergies sans lesquelles il n’est
pas possible d’aboutir à un “ accord de développement qui est l’engagement de ceux qui ont le
pouvoir de façonner la politique, l’économie et la société à s’efforcer de favoriser la croissance
et le développement”, selon Stefan Dercon.
Dr Boris Houenou, économiste