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Bayan taron malamai kan kundin zabe : Wucewa da makamai ?

Avant sa tenue, le colloque initié par le clergé de l’église catholique du Bénin pour réfléchir sur le vivre ensemble afin d’explorer comment fédérer les énergies dans le cadre des élections paisibles et pacifiques en 2026, n’a pas fait l’unanimité. Après les travaux, les différents camps semblent raidir leurs positions. C’est presque qu’à une véritable passe d’armes qu’on assiste. Approbations et désapprobations, les appréciations se font selon les forces en présence.

“ Le code électoral, le vivre-ensemble et la participation de tous à la construction de la Nation : Contribution de l’Église à la paix sociale pour des élections véritablement démocratiques en 2026”. Partant de l’historique des différents codes électoraux implémentés au Bénin depuis la Conférence des forces vives de la nation de février 1990, le colloque, comme l’indique son intitulé s’est attardé sur la nouvelle mouture du texte en vigueur depuis mars 2024 tout en décortiquant par les participants à travers communications et analyses de tout genre.

Les faits

Le texte désormais en vigueur et qui va connaitre des élections générales de 2026, corsent les conditions de candidature à la présidentielle et le partage de sièges au parlement pour les législatives. Un code très critiqué par les partis de l’opposition et des acteurs de la société civile qui le trouvent “exclusif” et “crisogène”. Dans son mot d’ouverture, Mgr Roger Houngbédji, Archevêque de Cotonou et président de la Conférence Episcopale du Bénin a donné le ton. « Nous ne pouvons rester sans rien faire, ni laisser le peuple béninois aller à son mécontentement, ni les partis politiques à leur division. Le devoir est alors grand et nous y sommes tous et toutes conviés. Avant, pendant et au-delà des élections, le vivre-ensemble doit être possible », a déclaré Mgr Roger Houngbédji, archevêque de Cotonou, cité par nos confrères du site d’information La Météo.

Pour la députée Hélène Olossoumaï le montant du cautionnement est trop élevé dans le contexte politique actuel et aussi « constitue l’un des freins à l’engagement politique de la jeunesse et d’autres acteurs politiques mieux indiqués pour gérer notre cité » dénonce la députée LD. Car dira-t-elle « Il n’y a pas d’âge pour prendre une retraite politique et préparer une jeune génération qui s’illustre avec vison, compétences et détermination ». L’élue de la 6e circonscription électorale affirme que la réforme partisane doit réduire le poids de l’argent notamment dans « les compétitions électorales pour mettre fin à l’asphyxie politique de la jeunesse afin de faciliter le renouvellement progressif de la classe politique avec une nouvelle génération d’hommes politiques beaucoup plus visionnaires pour relever les grands défis du développement de notre pays ». Elle propose d’ailleurs que la caution soit revue à la baisse pour passer à 200.000 FCFA par candidat pour les législatives.

En marge des débats, Sévérin Quenum, ex-ministre de la Justice de Patrice Talon, sorti du gouvernement en avril 2023, a indiqué, au micro de Bip radio, que ce colloque « participe d’un moment de réveil des citoyens ». Il s’est réjoui de la teneur des communications et des débats. « Vous avez écouté les communications. Vous avez entendu les débats et ainsi que les recommandations. C’est un réveil citoyen », a précisé l’ancien garde des sceaux.

L’Eglise du Bénin : juge et partie ?

C’est un ‘’OUI’’ sans fard ni artifice à en croire le secrétaire général adjoint et porte-parole du gouvernement. Dans une émission, Wilfried Léandre Houngbédji n’est pas allé du dos de la cuillère pour critiquer la démarche du clergé catholique béninois. « Avant même le vote de ce Code, le Clergé catholique comme certaines Organisations de la société civile se sont dépêchés de faire ce que j’appelle une dénonciation a priori. Ils avaient une certaine crainte par rapport à une disposition qui d’après leur compréhension de ce moment-là, aurait été de nature à empêcher certains partis même représentés à l’Assemblée nationale aujourd’hui d’avoir leur candidat pour la présidentielle de 2026. Chacun a pu voir que le Code qui a été voté n’a pas cette vocation. On n’a pas entendu le Clergé revenir dire, on s’était trompé. On a juste voulu alerter pour que ça n’aille pas dans ce sens. Ensuite, une fois que le code a été voté, ceux qui étaient minoritaires à l’Assemblée nationale, dont certains des amendements ont été pris en compte dans ce code mais qui n’ont pas trouvé satisfaction sur certains d’autres aspects du code se sont dépêchés d’aller se plaindre au clergé entre autres. Là aussi, il ne m’a semblé que le Clergé se soit fendu d’un courrier, d’une demande au gouvernement, ou à l’Assemblée nationale pour comprendre les tenants et aboutissants, l’exposé des motifs de ce Code, se faire une idée avant de convoquer ce colloque » rappelle le porte-parole du gouvernement qui déduit ensuite « L’arbitre neutre, le médiateur aurait fait exactement cela. Pour le colloque, j’aurais voulu voir le Clergé solliciter de l’Assemblée nationale par exemple, de lui mettre à disposition le président de la commission des lois pour venir exposer à cette occasion, les tenants et aboutissants de la loi, donc l’exposé des motifs, et après que les députés de toutes obédiences viennent faire débat » argumente-t-il. Une chose est claire dans son argumentaire « La démarche est critiquable et condamnable d’autant qu’elle vient de l’Eglise catholique » martèle le Porte-parole du gouvernement. Selon lui seules les réformes font avancer une nation ou une institution. Et il va prendre l’exemple de l’église catholique elle-même. « Il aura fallu à un moment donné aussi, le courage réformateur d’un certain Grégoire VII quand il arrive à la papauté avec les mesures fortes, les réformes pour redorer le blason de l’église. Et toutes choses que nous faisons aujourd’hui visent à réhabiliter notre pays. Faire en sorte que les pratiques changent dans le bon sens, qu’elles portent le pays vers le haut, vers l’avant » a laissé entendre Wilfried Léandre Houngbédji.

Arnaud ACAQPO (Col)

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