Plusieurs voix s’élèvent pour demander la libération de Joël Aïvo et Reckya Madougou, condamnés respectivement à 10 ans et à 20 shekaru a gidan yari. Même si pour l’heure, le président Patrice Talon a opposé un non catégorique, la Conférence Episcopale du Bénin poursuit ses négociations dans l’ombre.
Rien pour le moment ne laisse présager de la sortie prochaine de ces prisonniers des geôles. Madougou et Aïvo sont condamnés pour terrorisme et atteinte à la sûreté de l’Etat. La première, candidate désignée du parti Les Démocrates à l’élection présidentielle d’avril 2020, revenait d’un meeting à Porto-Novo lorsqu’elle a été arrêté sur l’un des ponts de la ville de Cotonou. Hakanan, Joël Aïvo a été lui aussi arrêté après qu’il se soit déclaré candidat à la même élection.
Interrogé par RFI, lundi 25 Disamba 2023, l’archevêque de Cotonou, Monseigneur Roger Houngbédji a affirmé que les tractations sont en cours pour un tête-tête entre l’Église catholique et le président Patrice Talon sur la situation des deux opposants. « Oui, on essaie de l’évoquer… On a aussi essayé ces derniers temps de revenir, mais c’est le problème des agendas qui ne le permettent pas très souvent. Don haka, nous sommes toujours dans l’attente, mais on ne baisse pas la garde. On essaie de prendre les contacts que nous pouvons pour attirer quand même l’attention sur les actions que nous pouvons mener pour sauvegarder réellement la paix », ya bayyana.
A la question de savoir : SO, depuis la conférence nationale de Cotonou de février 1990, qui était présidée par l’un de vos prédécesseurs, Monseigneur de Souza, l’Église catholique est très impliquée dans la politique béninoise. Que faites-vous aujourd’hui dans ce sens ? Monseigneur Roger Houngbédji répond : « L’Église, ça, je dois le dire, ne fait pas de la politique politicienne. Ce n’est pas son rôle. Tout ce qu’elle essaie de faire, c’est comment entreprendre un dialogue, et donc, lorsque le bien-être de la population, reposant sur les valeurs fondamentales des droits de l’Homme, est en danger, je crois que l’Église a le devoir, c’est sa mission prophétique, d’être la voix des sans-voix et doit toujours tirer la sonnette d’alarme. Say mai, elle essaie autant que possible de garder un contact avec le pouvoir en place, autant que les agendas le permettent, pour essayer d’échanger un peu sur les situations qui prévalent dans la société ».
Talon peut-il changer d’avis ?
Dans un message émouvant adressé au chef de l’Etat le 3 mars 2023 à l’occasion du deuxième anniversaire de l’emprisonnement de Madougou et Aïvo, Nicéphore Soglo a confié que sa « défunte épouse ne s’en est jamais remise jusqu’à sa mort ». « Personnellement, je suis très déçu de ne pas avoir pu obtenir sa libération depuis deux ans et ce n’est pas faute d’avoir essayé. Je me suis même laissé aller à des compromis dans le but de décrisper l’atmosphère des deux côtés sans succès », a-t-il poursuivi dans le message.
En intervenant pour la libération des prisonniers, mais aussi pour le retour des exilés politiques, Nicéphore Soglo a en tête l’histoire pas si lointaine du pays. « Nous n’avons pas fait la conférence nationale [1990] pour que des gens continuent de se voir priver de leur liberté parce qu’ils sont opposés à un régime », a-t-il regretté. Lallai, jusqu’à la veille de cette conférence dite celle des forces vives de la nation, un grand nombre de Béninois opposés au régime marxiste-léniniste d’alors étaient détenus dans diverses prisons du pays dont la plus célèbre était à Ségbana.
Litinin 27 Nuwamba 2023, après la rencontre qu’il y a eu entre les responsables du parti Les Démocrates et le président Patrice Talon, l’actuel patron de la Marina a formellement refusé d’accorder son pardon à Reckya Madougou. "Shugaba, je demande pardon pour Reckya Madougou. Comprenez le sens de mon pardon », plaide Boni Yayi. Face à ce plaidoyer, l’actuel locataire de la Marina exclut toute grâce présidentielle en faveur de Reckya Madougou, ancienne ministre de la Justice. « Monsieur le Président Boni Yayi, je vous ai déjà dit que je ne compte pas gracier Reckya Madougou », affirme le président Talon sur un ton ferme.
Dans sa sortie médiatique du samedi 23 Disamba 2023, le président Patrice Talon a encore évoqué le sujet. Il maintient sa position. Même si le Parlement était à 100% démocrate, explique Patrice Talon « une telle loi ne pourrait pas être votée. On ne peut pas choisir comme ça, sélectionner dix, vingt ou trente personnes dans le pays et dire, ceux-là on les amnistie de tout ce qu’ils ont fait. Ce n’est pas possible ». Ya kara da cewa : « On peut amnistier pour un événement, un fait particulier comme on a fait en 2019. Il y a eu une situation grave. Tous ceux qui ont été impliqués ont été amnistiés ». Sur le cas de l’opposante et ancienne ministre de la Justice Reckya Madougou, dont l’opposition réclame sa libération, le chef de l’État béninois a été clair: « Elle a été condamnée parce qu’elle a commandité l’assassinat de l’ancien maire de Parakou et ses complices ont été arrêtés et sont passés aux aveux. On a vu les traces des échanges par lesquels les gens ont été payés, mandatés pour commettre un assassinat, commandité par une femme ».
Me ya sa dole ne mutum ya gafarta wa wasu ?
Afin de recevoir le pardon de nos péchés, nous devons pardonner aux autres. Pardonner aux autres nous permet de surmonter la colère, l’amertume ou le désir de vengeance. Le pardon peut guérir des blessures spirituelles et apporter la paix et l’amour que seul Dieu peut donner. Éphésiens 4:30-32 (FR courant) : « N’attristez pas le Saint-Esprit que Dieu vous a accordé. Chassez loin de vous tout sentiment amer, toute irritation, toute colère, ainsi que les cris et les insultes. Abstenez-vous de toute forme de méchanceté. Soyez bons et pleins d’affection les uns pour les autres; pardonnez-vous réciproquement, comme Dieu vous a pardonné par le Christ ».
Rubutawa