Dans le cadre du projet «Plaidoyer pour la protection des enfants au Bénin», l’Ong Enfants solidaires d’Afrique et du monde (Esam) en collaboration avec les acteurs de la protection des enfants a animé une conférence de presse sur la thématique «Les grossesses en milieu scolaire». Ceci, avec l’appui technique de l’Unicef-Bénin.
Les grossesses en milieu scolaire constituent un fléau qui menace le système éducatif en Afrique et au Bénin en particulier. Face à ce phénomène, l’ONG ESAM dans son projet d’appui au plaidoyer des organisations de la société civile pour la protection des enfants au Bénin a porté ses réflexions sur le sujet. Au cours de ce rendez-vous d’échanges, il était question pour les conférenciers de mettre en lumière les causes, les manifestations, les conséquences des grossesses en milieu scolaire enregistrées ces dernières années au Bénin mais aussi proposer quelques approches de solution tout en interpellant la société civile et l’Etat béninois. «Ne pas parler de sexe aux enfants est un risque que courent les parents. Si vous n’abordez pas la question de sexualité avec vos parents, la rue va s’en occuper, les téléphones portables en feront des victimes inestimables, les réseaux sociaux et leurs amis en feront de même», a fait savoir le conférencier Maxime Agoua, chargé de programmes du Réseau de protection des enfants en situation difficile (Respesd), pour pointer du doigt la responsabilité des parents sur les thématiques de sexualité des jeunes et adolescents.
Dans son développement, il a laissé entendre que de 2016 à 2020, il a été enregistré au Bénin 9369 cas de grossesses dans les établissements scolaires publics et privés dont 2290 cas de grossesses pour le compte de l’année 2019-2020. “Et pour le conférencier, les causes des grossesses en milieu scolaire sont entre autres, l’ignorance, mauvaise compagnie, accès facile aux Smartphones et aux réseaux sociaux. A l’en croire, le phénomène est têtu et interpelle tout le monde. Car, selon ses dires, les conséquences des grossesses en milieu sont nombreuses. «Ce phénomène est devenu est tellement préoccupant avec son lot de conséquences néfastes sur la santé et le devenir de la jeune fille», dit-il. Elles sont, à l’en croire, fâcheuses sur la vie des enfants, sur la société et sur l’Etat lui-même. Elles compromettent également l’éducation des jeunes filles. Il n’a pas manqué de lever un coin de voile sur les principaux auteurs de ces grossesses qui sont les artisans, les élèves (garçons), les enseignants et les Directeurs généraux de la Fonction publique et privée. Le conférencier a proposé quelques approches de solution notamment la démystification du sexe, le dialogue parents-enfants. Aux dires du conférencier, la lutte contre le phénomène doit être un comportement. «Le sexe ne devrait pas être un sujet tabou dans les échanges de sexualité», a-t-il indiqué tout en suggérant d’intégrer l’éducation sexuelle dans l’enseignement.
Patrice Adjaho