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Gouvernement : Le remaniement ministériel s’impose

 Gouvernement : Le remaniement ministériel s’impose

Lentement et sûrement, le président Patrice Talon tend vers la fin de son second et dernier mandat constitutionnel. Pas grand-chose à se mettre sous la dent en ce qui concerne la mobilisation des ressources humaines. La raison en est qu’après avoir mouillé le maillot durant plusieurs années pour l’arrivée du gouvernement dit de la Rupture, ils n’ont pas eu leur part de gâteau. Que fera le président Talon pour maintenir sa troupe dans l’unité?

Les populations sont habituées aux mêmes visages, à quelques exceptions près. Des démissions parfois, des départs à l’allure forcée du gouvernement. Depuis avril 2016, pas un vrai remaniement ministériel à part quelques petits changements au niveau de certains portefeuilles et des jeux de chaises musicales. Mais la tendance doit-elle rester la même jusqu’en 2026 ? S’interrogent les populations béninoises qui espèrent découvrir du nouveau d’ici la fin de l’échéance.
Vu l’enjeu que constituent les élections générales de 2026 et la transition démocratique qui s’annonce, le gouvernement de la rupture a forcément besoin du sang neuf. Loin de souhaiter les départs de certains membres de l’exécutif béninois, c’est une démarche qui s’impose si la mouvance compte ratisser large aux consultations électorales qui se profilent à l’horizon de 2026.
En effet, peu après la formation du premier gouvernement du président Patrice Talon en 2016, un cadre confiait à ses amis qu’il lui a été demandé de fournir son curriculum vitae et de choisir trois postes au sein de l’administration en tenant compte de ses compétences. Après consultations, il a fini par faire ses choix, certain qu’il ferait désormais partie de l’équipe dirigeante à un niveau quelconque. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts et l’espoir s’est mué en une colère sourde. Comme lui, ils sont nombreux qui ont reçu des promesses et qui se disent aujourd’hui trahis. D’autres, par contre, plus chanceux, ont fini par être positionnés mais ils estiment n’avoir pas été récompensés à la mesure de leur engagement.
Patrice Talon a été soutenu par tous les opposants au président Yayi Boni mais aussi et surtout par un grand nombre de partisans de ce dernier qui avaient des choses à reprocher au système mais qui continuaient à y travailler pour diverses raisons. Cette catégorie de supporters, pour la plupart des fonctionnaires, ont pris d’énormes risques car encourrant des sanctions s’ils venaient à être démasqués. Aujourd’hui, très peu de cadres appartenant à cette catégorie ont été récompensés. C’est aussi le cas des membres des partis politiques transfuges des FCBE (Forces Cauris pour un Bénin Emergent du président Yayi) qui jouaient double jeu ou qui ont ouvertement claqué la porte.
A son arrivée au pouvoir, le président Patrice Talon a rebattu les cartes en faisant adopter une nouvelle charte des partis politiques à la faveur de laquelle seuls les partis soutenant son action n’ont pas eu de difficultés à se faire accepter. Et contrairement à son prédécesseur, il n’a jamais négocié avec ses adversaires en vue de la formation d’un gouvernement d’union nationale. On est pour lui ou on est contre lui. Conséquence : il y a eu une ruée vers ses deux partis à savoir le Bloc républicain (BR) et l’Union Progressiste le Renouveau (UPR). Même Adrien Houngbédji, grand homme politique jaloux de son indépendance d’action a fini par se saborder au profit de l’un des partis de la mouvance.
Mais la vérité est que cette ruée vers les partis au pouvoir ne permet pas au chef de l’Etat de connaître les supporters qui sont avec lui par conviction et ceux qui le suivent par intérêt et qui sont prêts à le lâcher à tout moment. Si rien n’est fait dans les mois qui viennent, la surprise risque donc difficile à digérer au sein de la mouvance qui, de façon naturelle, verrait bien un des leurs remplacer le président Talon en 2024.
Autre chose, la crise de confiance qui règne actuellement au sein de la mouvance marquée par la méfiance et les soupçons est une raison de plus pour le président Patrice Talon de revoir la configuration gouvernementale, s’il tenait réellement que son choix fasse l’unanimité. Tous ces éléments réunis, le remaniement ministériel apparaît comme un impératif absolu pour tenter de reconquérir un peu la confiance perdue du peuple.
Face à cette situation, une meilleure stratégie s’impose au chef de l’Etat. Et cela implique un changement d’équipe ministérielle mais également de nouvelles nominations qui prendraient en compte les laissés pour compte.

Les ministres Conseillers, l’autre alternative

Les ministres conseillers sont des collaborateurs directs du chef de l’Etat dont leur rôle est de “contribuer d’une part à la définition de la politique du gouvernement et, d’autre part, au suivi de la mise en œuvre du programme d’action et des initiatives du gouvernement”. En outre, ils sont chargés de participer à la préparation des décisions du Conseil des ministres. L’entrée au gouvernement de ministres conseillers est une stratégie visant sûrement à calmer le plus grand nombre de supporters. Le ralliement de toute la mouvance est indispensable face aux enjeux présents et à venir. En plus, les élections générales auront lieu en 2026. Echéance pour laquelle, il faut éviter la dispersion.

La REDACTION

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